Juillet
2007 Sotchi
2014 : Poutine gagne le bras de fer olympique
| Réuni
pour sa 199e session au Guatemala, le Comité international olympique a désigné
la ville hôte des Jeux olympiques d'hiver 2014. C'est la ville russe de Sotchi,
défendue par Vladimir Poutine, qui a remporté la majorité des voix. Un choix inattendu. |
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Sotchi accueille les JO d'hiver 2014, qu'en
pensez-vous ? Mercredi 4 juillet, les trois villes, la favorite
Pyeongchang, les outsiders Sotchi et Salzbourg ont passé leur grand oral pour
être choisies par le CIO. Si Pyeongchang était en tête au premier tour avec
36 voix, Sotchi l'a finalement battue par 51 voix contre 47 au second tour de
vote. Un renversement de situation inespéré pour la délégation
russe menée par Vladimir Poutine.
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| Le
président russe Vladimir Poutine a fait des JO 2014 sa priorité.
© D. R. | |
Vladimir Poutine
en avocat de la défense Mercredi matin, Sotchi est défendue par
le président Vladimir Poutine qui, pour l'occasion, délivre son premier discours
dans la langue de Shakespeare. Cette candidature était sa "priorité nationale"
depuis 2005. Et pour gagner, le maître du Kremlin a mobilisé l'ensemble des
ressources de l'appareil d'Etat, ainsi que des sportifs et des hommes d'affaires
avec un objectif clair : décrocher les premiers Jeux olympiques d'hiver en Russie
34 ans après ceux d'été à Moscou, qui avaient alors été la vitrine de la
toute puissante Union soviétique.
Avec la victoire de Sotchi, c'est une
autre Russie qui gagne, celle que le Kremlin rêve d'imposer à l'étranger pour
faire oublier la guerre en Tchétchénie et les tensions croissantes avec les Etats-Unis
au sujet du bouclier anti-missile. Et Sotchi, petite station balnéaire est une
vitrine idéale
Sotchi, la riviera aux
portes de la Tchétchénie
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| Sotchi
entre mer et montagne © D. R. | |
Située au sud de la Russie (à environ 1200 km
de Moscou) aux confins du parc national du Dendrarium, Sotchi est d'un côté baignée
par les eaux chaudes de la mer Noire et de l'autre surplombée par les pics neigeux
du Caucase.
Cette situation géographique exceptionnelle explique sa popularité
grandissante : de très nombreuses personnes, parmi lesquelles les dirigeants
russes, y passent leurs vacances tous les ans.
Le point culminant de la
région est situé à 3 237 m d'altitude et bénéficie en hiver d'un enneigement
exceptionnel. Mais si la ville de Sotchi s'est forgé depuis longtemps la réputation
de station balnéaire, renommée pour ses maisons de cure de haut niveau, elle est
loin d'avoir les infrastructures nécessaires à l'accueil des Jeux Olympiques.
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Un choix téméraire
Equiper une montagne totalement vierge est donc un pari économique ambitieux
pour la Russie et un nouveau défi relevé par le CIO, après Pékin 2008 et Londres
2012. Car tout est à construire en matière de transports et d'équipements sportifs.
Afin de palier cette inexpérience absolue, Vladimir Poutine a promis 12 milliards
de dollars pour faire sortir de terre des infrastructures à la hauteur de l'événement
: un parc olympique en bord de mer, à 25 km du centre ville, pour les sports de
glace et les cérémonies, et des sites en montagne pour les disciplines de neige.
Sotchi
est aussi la porte d'entrée d'un Caucase qui vit depuis 1991 au rythme de la guerre
en Tchétchénie, conflit dont Vladimir Poutine est le principal acteur depuis 1999.
Le CIO semble parier sur la pacification prochaine de la région.
Après
la polémique suscitée par le choix de la Chine pour les JO 2008, le comité distingue
de nouveau un Etat qui ne brille pas par son respect de la démocratie et des droits
de l'Homme. Le bras de fer engagé avec les Etats-Unis et les menaces proférées
à l'encontre de l'Europe n'ont pas non plus influencé la décision
du CIO. Ainsi, comme à son habitude, le CIO aura jusqu'à la fin
maintenu le suspense et créé la surprise. »
Et vous, qu'en
pensez-vous ? » Consulter
notre dossier "Les
JO de Pékin"
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