Resultat du bac 2015 : c'est pour mardi ! Un millésime riche en couacs

Resultat du bac 2015 : c'est pour mardi ! Un millésime riche en couacs RESULTAT BAC 2015 - Les résultats du bac 2015 tombent ce mardi 7 juillet, dans toutes les académies. L'épilogue de longues semaines d'attentes pour les candidats, d'incertitudes pour les profs... et de polémiques pour tous.

[Mis à jour le 5 juillet 2015 à 20h25] On pensait la série terminée. Mais une ultime polémique sera finalement venue jeudi 2 juillet 2015, 5 jours à peine avant l'arrivée des résultats du bac 2015. Alors que le verdict tombe ce mardi 7 juillet pour les 650 000 candidats ayant planché pendant deux semaines sur leurs copies de philo, maths ou histoire-géo, un projet de décret voté par le Conseil supérieur de l'éducation préconise que les élèves recalés à l'examen puissent conserver l'année suivante leurs notes supérieures à la moyenne. Un dispositif qui pourrait s'appliquer dès l'année prochaine avec l'objectif d'éviter que les élèves en échec abandonnent le lycée. La mesure s'est bien évidemment attiré un tombereau de critiques. Des professeurs mais aussi de tous ceux les sceptiques, nostalgiques de l'école d'antan et autres déclinistes quii considèrent qu'aujourd'hui le bac n'est plus au niveau ou qu'il est "donné".

"Réforme du baccalauréat : vers un décret révolutionnaire pour les recalés"

Cette session 2015 du baccalauréat aura encore porté son lot de bourdes, couacs et autres protestations contre les sujets proposés. Parmi les plus remarqués : une ire violente des candidats a notamment été provoquée par l'audace des rédacteurs des sujets de Français soumis aux premières S et ES. L'un des textes proposés était extrait de l'ouvrage "Le Tigre bleu de l'Euphrate" de Laurent Gaudé. Une grande partie des candidats, qui ignoraient manifestement que le Tigre est un fleuve de Mésopotamie, ont évoqué dans leur copie un grand félin coloré... Les examinateurs auront-ils la main lourde ou seront ils indulgents pour protéger le sacrosaint taux de réussite ? C'est toute la question de cette polémique comme des autres. Pour qu'ils ne soient pas trop pénalisés, l'auteur, prix Goncourt 2004, a en tout cas pris la parole afin d'expliquer que l'erreur n'avait rien d'embêtant : "Dans ce texte, Alexandre Le Grand parle à la mort et raconte une dernière fois sa vie. Il évoque notamment la rencontre qu'il a faite avec un animal imaginaire et mythologique : le tigre bleu. Dans ces terres de Mésopotamie où coulent deux fleuves, le Tigre et l'Euphrate, le félin et le fleuve ont le même nom, oui."

EN VIDEO - Retour sur la polémique du "Tigre Bleu de l'Euphrate" :

"Bac : le tigre de l'épreuve de français est bien un animal"

Pataquès sur la Physique-Chimie

La polémique la plus notable à ce jour concerne le sujet de physique-chimie de la série scientifique. Dès la sortie de l'épreuve le mardi 23 juin dernier, Twitter croulait déjà sous les messages désabusés des candidats, jugeant le sujet beaucoup trop difficile et plutôt éloigné du programme. Un exercice de balistique, autrement dit sur un corps en mouvement portant sur Felix Boumgartner, a en particulier provoqué la stupeur puis la révolte sur les réseaux sociaux. Le hic, c'est que les élèves n'ont pas été les seuls à critiquer l'épreuve. Les profs, eux aussi, s'y sont mis, désavouant les choix du ministère de l'Education dans l'élaboration des sujets.

L’union des professeurs de physique-chimie (UdPPC) a ainsi relayé la grogne, en rédigeant une lettre de protestation à la ministre Najat Vallaud-Belkacem pour faire état du "fiasco" en préparation. "Les premières copies étaient catastrophiques" explique ce syndicat d'enseignants. L'un des professeurs précise de manière ironique dans un communiqué : "Deux tiers des questions de l’épreuve spécifique ont vu leur barème modifié. Au prix de ce pathétique artifice pour remonter les notes, les résultats de l’épreuve seront, cette année encore, aussi satisfaisants que d’habitude...". L'UdPPC résume ainsi la situation : "Comment ne pas se sentir dévalorisé dans son travail de correction lorsqu’on doit attribuer 2 points à l’emploi d’une simple formule, et 0,5, voire 0,25 point, à une question nécessitant beaucoup de temps, de la réflexion et une prise de risque !". Et d'ajouter, en s'adressant directement au ministère de l'Education nationale : "La méthode retenue, pour réparer les conséquences de votre incapacité à estimer le niveau moyen d’un élève de fin de terminale S, nous semble être la pire des solutions".

La question M de l'Anglais LV1

Autre exercice jugé trop difficile, la désormais célèbre question "M" de l'épreuve d'anglais. Tellement difficile qu'une pétition a été lancée en ligne pour demander l'annulation pure et simple de la question. Et l'initiative a été très suivie puisque 12 000 personnes l'ont signée. En cause, l'expression "how is coping with" (qui se traduit en Français par le verbe "gérer" - une situation). Pour autant, la réponse devrait bien être notée comme initialement prévue.

Une erreur dans le sujet d'histoire-géo

Le sujet proposé aux terminales ES et L contenait une sacrée bêtise. Dans la légende d'un cliché choisi pour représenter la puissance des Etats-Unis, on pouvait lire ceci : "Photographie prise par l'Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11". Sauf qu'il s'agissait en réalité de la mission Apollo 17, a vite rélévé Le Monde. Le ministère de l'Intérieur a immédiatement réagi : "L'erreur ne pénalise pas les élèves, car elle ne nuit pas à la compréhension du sujet".

La fuite de philo

Le plus joli couac de l'année revient au rectorat de La Réunion. Son fait d'armes : avoir diffusé par un e-mail adressé à la presse le sujet de philosophie à 11h28. Dans ce message, les sujets du matin pour les filières générales, mais aussi ceux proposés aux filières technologiques, qui ne débutaient l'épreuve qu'à 15 heures. En métropole, les sujets donnés dans l'après-midi n'ont pas changé, mais à La Réunion, les candidats ont eu droit à des épreuves de secours.

Le jury, variable d'ajustement

Entre vendredi et lundi 6 juillet, des milliers de professeurs constitués en jury vont examinés une dernière fois les copies afin d'harmonier les notes. Si les résultats obtenus dans l'une ou l'autre des épreuves sont moins bons dans un centre d'exemen que dans un autre, alors il n'est pas impossible qu'ils fassent preuve de générosité. Le cas de consience posé cette année par l'épreuve de physique-chimie pouir les séries S ne manquera pas d'être l'un des sujets les plus abordés lors des réunions.

Le brevet 2015 n'est pas épargné

Le brevet des collèges n'est pas, lui non plus, épargné. Lors des épreuves du brevet 2015 qui ont eu lieu les 25 et 26 juin, une enseignante non-voyante a été appelée à surveiller les preuves écrites. Cette dernière, prof de musique dans un collège d'Alès, dans le sud de la France, raconte son histoire dans les colonnes du Midi libre. Caroline Bouffard avoue la stupéfaction qui l'a saisie lorsqu'elle a reçu le courrier de convocation. Se jugeant, d'après ses propres termes, "complètement inefficace" à tenter de débusquer les tentatives de tricherie des candidats, elle n'y va pas par quatre chemins : "c'est idiot de me demander ça, je ne peux bien sûr rien faire". Après avoir demandé des comptes à son proviseur, l'enseignante aveugle s'est vue répondre que lui envoyer une convocation était administrativement obligatoire, sans quoi son établissement risquait des poursuites pour discrimination. Peu convaincue, elle a donc assuré ses deux heures de surveillance, sans voir évidemment ce qu'ont fait les élèves...