Plus qu’une déception, un accident de parcours pour l'Olympique Lyonnais

La défaite de l'Olympique Lyonnais lors de la séance des penalties, hier soir à Chypre marque-t-elle la fin d'une époque ou la fin d'une équipe ? Quels peuvent en être l'impact sur la cotation du titre OL Groupe et sur l'ambition sportive du club ?

Finalement, n'est-ce pas la réaffirmation de ce qui fait la force universelle du sport : l'incertitude du résultat d'une rencontre, malgré l'écart de puissance économique ?
Alors que début février 2012, l’officialisation du permis de construire de son stade avait eu un effet à la hausse sur le titre OL Groupe, nous devrions assister dans les prochains jours à un recul sensible du cours de bourse. Évidemment, il ne faut pas être grand visionnaire pour faire cette prédiction, le lendemain d'une élimination que l’on peut qualifier de surprise. Hier soir, de nombreux commentaires voyaient en ce résultat, la fin d'un cycle qui avait commencé en 1999 avec la surprenante élimination à Maribor et se terminerait donc avec cette défaite à Chypre.
Évidemment, il s'agit a minima d’un fâcheux accident de parcours, dont il faut analyser en détail les impacts et conséquences sur la structure du club. Tout d'abord sur le plan financier, contrairement à Maribor (élimination en préliminaire), Lyon jouait hier pour se qualifier en 1/4 de la C1, ce qui était dans les objectifs initiaux du club. Perdre à ce stade de la compétition représente donc un manque à gagner et non une perte budgétaire. Ajoutons que l'OL n'avait raisonnablement pas prévu de se requalifier en « Champions League » par la voie dite royale, à savoir en gagnant la finale (requalification automatique pour l'édition suivante). Par conséquent, la bourse et les marchés financiers devraient bien plus réagir au symbole, à l'impact d'image qu'à un impact financier qui sera relativement faible pour l'exercice 2011/2012.
Bien moins médiatique, la défaite de Nancy impose à l’OL une quasi-obligation de résultat face à Lille ce week-end, si les hommes du Président Aulas veulent conserver une chance de figurer sur le podium de la Ligue 1 cette saison. Une non qualification pour la très lucrative Ligue des Champions 2012/2013  aurait indéniablement un effet à la baisse sur le budget 2012/2013 de l’OL. Probablement l’opportunité d'accélérer la reconstruction d'un effectif de joueurs, l’objectif étant d’apporter des gages de pour rassurer les marchés sur la capacité du club à retrouver une dynamique sportive, qui donnait des signes d'essoufflement depuis deux saisons. Finalement, les marchés financiers, que l'on disait "hermétiques" aux subtilités du sport, ne font qu'accompagner, peut-être à l'excès, l'évolution structurelle d'un club. Pour de nouveau attirer le regard bien veillant des marchés, l'OL va devoir renouer, lors du prochain mercato, avec l’habileté qui fut la clé de voute de ses sept années de règne sur le football professionnel français.
Que les amoureux du sport, effrayés par la financiarisation du sport en général et du football en particulier, se rassurent, l'APOEL Nicosie et ses 20 millions d’euros de budget en venant à bout des 160 millions d’euros de budget de l'OL, nous ont rappelé que le football est une activité humaine, par définition incertaine, où la dynamique d'un groupe de joueurs peut renverser les statistiques ... sur une confrontation en matches aller/retour.
Toute la beauté du sport, non ?