Trierweiler : mais que contient la lettre de François Hollande en faveur de sa compagne ?

Trierweiler : mais que contient la lettre de François Hollande en faveur de sa compagne ? François Hollande et Manuel Valls ont tous les deux écrit au juge pour soutenir Valérie Trierweiler qui a porté plainte contre deux journalistes auteurs d'une biographie. Scandale.

Valérie Trierweiler s'est rendue ce matin au Tribunal de Grande Instance de Paris avec un objectif : obtenir la condamnation de Christophe Jakubyszyn et d'Alix Bouilhaguet, auteurs de "La Frondeuse". Dans cette biographie de la Première dame sortie à la rentrée, les deux journalistes, respectivement salariés de TF1 et de France 2, révélaient une relation de Valérie Trierweiler avec l'UMP Patrick Devedjian, au début des années 2000. De quoi rendre la compagne de François Hollande folle de rage et justifier selon elle une poursuite pour "diffamation et atteinte à la vie privée". Ce matin, RTL a révélé que le chef de l'Etat s'est fendu d'une lettre aux juges pour apporter son soutien à la plainte de Valérie Trierweiler. Si faire appel à des témoins par écrit (voire à des élus pour justifier d'une bonne conduite ou décrédibiliser l'adversaire) est une démarche courante en justice, la lettre du chef de l'Etat en faveur de sa compagne, avec l'entête de la présidence de la République, fait polémique. François Hollande n'avait-il pas juré lors de la campagne présidentielle que "[lui] président de la République", il garantirait la séparation des pouvoirs et "ferai[t] fonctionner la justice de manière indépendante" ?

Le contenu du courrier de François Hollande a été entièrement révélé par la radio. En quelques lignes, le chef de l'Etat y souligne qu'il n'a jamais envoyé de lettre à Edouard Balladur, contrairement à ce que prétendent les auteurs de La Frondeuse. Selon eux, le socialiste aurait tenté en 1994 de se "rapprocher" du Premier ministre RPR, alors favori des sondages pour la présidentielle. "Je tiens à dénoncer comme pure affabulation les passages du livre 'La Frondeuse' (p. 46 et 47) concernant une prétendue lettre jamais écrite et donc jamais parvenue à son prétendu destinataire. L'invention ne peut être un procédé dans un essai politique sauf à être présenté comme un roman", écrit François Hollande sans directement citer l'ancien Premier ministre de droite. A priori, la référence à cette missive prétendument envoyée à Edouard Balladur n'a rien à voir avec Valérie Trierweiler. Mais elle est un moyen pour l'accusation de prouver que Christophe Jakubyszyn et Alix Bouilhaguet n'ont pas sérieusement vérifié les informations contenues dans le livre.

Une autre lettre émanant cette fois du ministre de l'Intérieur Manuel Valls fait aussi scandale. Proche du couple Hollande Trierweiler depuis qu'il a supervisé la campagne de 2012, Manuel Valls a aussi signé un courrier peu amène envers les auteurs de La Frondeuse. Lors de la sortie de la biographie en librairie, Christophe Jakubyszyn et Alix Bouilhaguet se prévalaient d'entretiens "exclusifs" avec l'entourage de Valérie treirweiler. Le ministre de l'Intérieur tente de les décrédibiliser. Dans son courrier, il "confirme avoir reçu, le 23 juin dernier, Monsieur Christophe Jakubyszyn qui avait sollicité un entretien dans le cadre du livre qu'il consacrait à Madame Valérie Trierweiler et qui devait, selon l'auteur, 'lui être favorable'". Mais Manuel Valls estime que "les propos qui [lui] sont prêtés dans ce livre sont souvent approximatifs, partiels et sortis de leur contexte".

Valérie Trierweiler réclame 80 000 euros de dommages et intérêts et 5 000 euros de frais de justice aux auteurs de La Frondeuse. Avec ces deux soutiens de poids, elle pourrait bien obtenir gain de cause. A moins que la manœuvre, en faisant poélmique, ne se retourne contre elle.

EN VIDEO - Depuis l'arrivée de François Hollande au pouvoir, sa compagne Valérie Trierweiler est l'objet de plusieurs polémiques. Première d'entre elles : le tweet d'encouragement à l'adversaire de Ségolène Royal, lors des législatives.

"Trierweiler encourage l'adversaire de Royal : la polémique"