Guérini fanfaronne déjà à Marseille

Guérini fanfaronne déjà à Marseille Dans les Bouches-du-Rhône, les départementales prennent la forme d'un référendum sur la personne de Jean-Noël Guérini, candidat à sa propre succession à la tête du conseil général.

Jean-Noël Guérini, stop ou encore ? C'est en substance la question à laquelle les électeurs dans les bureaux de vote de Marseille et des Bouches-du-Rhône vont devoir répondre, les 22 et 29 mars, lors des élections départementales. A la tête du département depuis 1998, figure politique incontournable dans le 13, Jean-Noël Guérini compte toutefois quelques casseroles : il a été mis en examen dans plusieurs affaires de marchés publics suspectés d'avoir été truqué (mais aucun procès à l'horizon).

Le démissionnaire du PS, considéré à Solferino comme un mouton noir, a créé son propre parti en vue de l'échéance départementale : La Force du 13. Et force est de constater qu'il a réussi à réunir plusieurs sensibilités sous cette nouvelle bannière : guérnistes convaincus, bien sûr, mais aussi dissidents PS, communistes, divers gauche et des sans étiquette. Le chef du parti lui-même va concourir à Marseille, en compagnie de Lisette Narducci, une radicale de gauche... qui avait fait alliance avec l'UMP Jean-Claude Gaudin, durant l'entre-deux tours des municipales. Les résultats des départementales dans les Bouches-du-Rhône, peut-être plus qu'ailleurs, seront régis par des frontières politiques perméables.

"Tuer le PS"

En témoignent les relations entre Jean-Noël Guérini et ses anciens amis du PS, qui restent assez ambiguës. A de nombreuses reprises, le président sortant du conseil général, fanfaron assumé, n'a pas hésité à égratigner ses anciens amis. A commencer par Patrick Mennucci, le candidat malheureux à la mairie de Marseille en mars 2014, coupable, selon Guérini, d'avoir "donné un secteur au Front national". Et quand il n'envoie pas des piques, Jean-Noël Guérini joue la carte du dédain : "Pourquoi voulez-vous que j'aie des arrière-pensées par rapport au PS et ses dirigeants ? Ils ne m'intéressent pas". Contre le PS, Jean-Noël Guérini, sur de sa force, multiplie pourtant les attaques avouant même vouloir "tuer" ce parti qui a voulu le "tuer" lui-même, prédisant encore "la revanche du paria", ironisant en déclarant qu'aujourd'hui il sent peut-être "moins mauvais..." ou encore annonçant "6500 adhérents" pour son nouveau parti d'ici à décembre, pour les régionales.

Pourtant, dans plusieurs cantons de Marseille et de secteurs plus ruraux, des candidats Force du 13 se présentent en compagnie d'un candidat... socialiste. Et beaucoup de candidats socialistes sortants sont soutenus par Guérini.

Un "Je t'aime-moi non plus" qui agace sérieusement la direction parisienne du PS. Récemment, Jean-Christophe Cambadélis faisait savoir à La Provence qu'il voulait "en finir avec le système GG : Guérini-Gaudin [le maire UMP de la ville de Marseille, ndlr]. Et le chef du PS de pointer du doigt les "arrangements" entre les deux hommes. Il l'assure : en cas de duel Force du 13-UMP au second tour, il ne soutiendra pas Guérini. Pas sûr que cela chagrine le principal intéressé qui reste favori et fait campagne comme tel.

EN VIDÉO - A 64 ans, l'ancien socialiste Jean-Noël Guérini, entend bien conserver son poste de président du conseil général des Bouches-du-Rhône à l'aube des élections départementales.

"Bouches-du-Rhône: Guérini prêt à tout pour rester en place aux départementales"