Mélenchon : il dîne avec Hollande et Castro et insulte le gouvernement

Mélenchon : il dîne avec Hollande et Castro et insulte le gouvernement Le leader du Parti de gauche a accepté de dîner à l'Elysée, mais a publié sur son site, quelques heures avant de trinquer, un billet pour affirmer que "le pire est toujours certain avec Hollande".

[Mis à jour le 2 février 2016 à 11h52] Jean-Luc Mélenchon souffle le chaud et le froid : depuis le début du quinquennat, il n'a pas ménagé le chef de l'Etat, il lui trouve tout de même certaines vertus : "Il n'est pas que mauvais cet homme, il lui reste bien un petit quelque chose de bon", a-t-il lâché hier soir à l'Elysée. François Hollande a reçu Jean-Luc Mélenchon pour un dîner d'Etat donné en l'honneur de Raul Castro, le président cubain. Le leader de la gauche radicale a sans doute été sensible à cette attention.

Le chef de l'Etat français avait aussi invité Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, comme pour permettre à la gauche de la gauche française de participer d'une manière ou d'une autre aux échanges avec le pouvoir cubain, qui n'était pas venu à Paris depuis 21 ans. La soirée a probablement été l'une des plus hétéroclites de celles organisées par l'Elysée depuis des années : parmi les invités à ce dîner, figuraient le cinéaste Costa Gavras, l'ancien patron du PCF Robert Hue, la cantatrice Barbara Hendricks, Maryse Wolinski, Jack Lang, Alain Robert, l'architecte Jean Nouvel, la comédienne Virginie Efira, et même David Guetta.

Jean-Luc Mélenchon s'était ravi publiquement de la rencontre entre le président français et Fidel Castro, à Cuba, en mai 2015. Le leader du Parti de gauche avait même "remercié" le chef de l'Etat, ajoutant de manière ironique que cet échange allait "lui faire du bien". Fidèle à lui-même, Jean-Luc Mélenchon n'a pas pu dîner sous les ors de la République sans, dans le même temps, publier quelques lignes assassines sur son site Internet, à l'endroit de son hôte du soir. Sur son blog, il écrit dans une note datée du jour-même de sa réception à l'Elysée, au sujet du départ de Christiane Taubira : "Tous les signes envoyés par ce gouvernement convergent vers le pire. J'en viens à me poser des questions que je ne me posais pas, je le reconnais. De quoi cette équipe calamiteuse est-elle le nom ? Ce n'est pas seulement le courant démocrate de l'internationale socialiste qui l'a emporté en France. C'est quelque chose de plus grave de plus dangereux, de plus étranger à l'histoire de la famille progressiste". Et d'ajouter : "Taubira s'en va ? Elle est dégoûtée. Selon le mot d'un démocrate-chrétien belge des années 70 qui savait de quoi il parlait : 'quand les dégoûtés s'en vont, il ne reste que les dégoûtants'". Les ministres présents lors du dîner d'Etat ont dû apprécier.