Estimations législatives (2e tour) : les premiers chiffres

Estimations législatives (2e tour) : les premiers chiffres ESTIMATIONS LÉGISLATIVES - Scoop : Le point sur les premiers chiffres du 2e tour des législatives. personne n'aura de "résultats" définitifs des législatives à 20 heures...

[Mis à jour le 18 juin 2017 à 19h02] Il n'y aura pas un résultat mais plusieurs résultats des élections législatives ce dimanche soir, pour le 2e tour du scrutin. Outre le fait que les législatives sont divisées en réalité en 577 élections différentes, il faut avoir à l'esprit que différentes vagues de chiffres, bien différents les uns des autres, vont se succéder ce soir avant de connaître le verdict définitif de ces législatives 2017.  Le résultat de ce second tour va se dévoiler progressivement, à partir 20 heures, jusqu'à tard dans la soirée pour les résultats officiels.

Car ce ne sont pas les résultats des législatives 2017 qui vous seront dévoilés à 20 heures sur les grandes chaînes de télévision ainsi que sur les chaînes d'info ce dimanche. Alors que les bureaux de vote fermeront à peine leurs portes dans les plus grandes villes, ce sont des estimations qui seront diffusées, nombre de dépouillements n'ayant même pas commencé quand les premiers chiffres seront communiqués par les médias. Les chiffres ne viendront d'ailleurs pas du ministère de l'Intérieur, mais bien des instituts de sondages. Ces estimations seront ensuite affinées, tandis que la place Beauvau diffusera au compte gouttes des résultats partiels, le tout avant des résultats définitifs puis officiels. En détails, voici le déroulement de la soirée en termes de chiffres.

Avant les premières vagues de chiffres, le ministère de l'Intérieur donne à 12h et à 17 heures les premiers chiffres de la participation. Des chiffres qui évoluent toute la journée. A 17 heures, la participation n'est que de 35,33% des inscrits, un taux historiquement bas. Ce 18 juin, on se dirige vers un taux d'abstention record, sans doute autour de 45% des inscrits, selon les premières estimations.

Vague 1, les estimations - A 20 heures pile, heure de fermeture des derniers bureaux de vote, mais aussi heure légale à laquelle des chiffres peuvent être dévoilés, ce sont les estimations qui prendront le relais des rumeurs et des fuites qui ne manquent pas de circuler sur Internet dès la mi-journée à chaque élection. Les instituts de sondages, qui se basent sur un échantillon représentatif de plusieurs centaines de bureaux de vote fermant à 18 heures, auront calculé un résultat et l'auront extrapolé à l'échelle nationale. C'est à ce moment que sur les grandes chaînes de télévision, les scores de chaque parti seront dévoilés et que des projections en nombre de sièges à l'Assemblée seront donnés.

Vague 2, les résultats partiels - Il faudra attendre une nouvelle vague de résultats, qui arrivera quasi instantanément, pour entrer dans le détail. Des résultats dits "partiels" seront en effet livrés par les préfectures chargées de centraliser les données des dépouillements dans chaque département et par le ministère de l'Intérieur. Alors qu'auparavant, les résultats étaient communiquées par la place Beauvau par "paquets", correspondant à des départements complets, le ministère a décidé cette année de livrer des résultats ville par ville, circonscription par circonscription. Une première déjà en vigueur lors de la présidentielle. 

Vague 3, les résultats définitifs - Mais pour obtenir les résultats définitifs de ce second tour des législatives, il faudra attendre une troisième vague de chiffres plus tardive. Les résultats officiels du ministère de l'Intérieur ne devraient arriver que tardivement selon les scénarios de la cellule chargée des élections. Lors du premier tour de la présidentielle, les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur n'avaient été communiqués aux alentours de 4 heures du matin. Il en a été de même pour les législatives la semaine dernière.

Vague 4, les résultats officiels - Une ultime étape doit encore être franchie pour que les résultats soient "officiels". Les commissions de recensement des votes proclameront les résultats officiels d'ici ce lundi 19 juin à minuit pour chaque circonscription. Des recours sont possibles dès lors pour les candidats souhaitant contester un résultat.

A noter : C'est un décret du 8 mars 2001, qui liste les bulletins qui doivent être jugés "nuls", autrement dit qui n'entreront pas dans le résultat de l'élection. D'abord, les bulletins différents de ceux fournis par l'administration seront rejetés, comme les bulletins faisant figurer le nom d'un candidat qui n'est pas dans la liste officielle validée par le Conseil constitutionnel. Suivent les bulletins sans enveloppe ou avec une enveloppe non réglementaire, les bulletins qui étaient accompagnés d'un autre bulletin ou de tout autre document dans l'enveloppe, les bulletins sur lesquels les noms des votants ont été ajoutés, ou des signes de reconnaissance ont été ajoutés, les bulletins portant des injures pour les candidats ou pour des tiers, les bulletins manuscrits ou raturés. "Ces bulletins ainsi que les enveloppes non réglementaires sont contresignés par les membres du bureau de vote et annexés au procès-verbal", selon l'article 66 du code électoral.

Législatives 2017 : dernières d'une longue et folle séquence politique

Ces élections législatives sont le troisième tour d'une campagne qui fut l'une des plus mouvementées de l'histoire : l'élimination ou l'abandon des grands ténors (Sarkozy, Juppé, Hollande, Valls, Bayrou), les affaires (Fillon, Le Pen, puis Ferrand, Bayrou), les rumeurs et les "fake news" qui ont perturbé les campagnes présidentielle et législative de bout en bout et ont été parfois délibérément exploitées par certains candidats (d'Ali Juppé au compte de Macron aux Bahamas), les grands raouts télévisuels qui se sont imposés aux candidats (de Karine Le Marchand aux débats inédits), les favoris d'un jour qui deviennent les boulets du lendemain (Juppé, Fillon, Valls), les polémiques, les esclandres, les invectives et même les insultes jusqu'à la dernière seconde... Le tout dans un climat pesant de défiance vis-à-vis du politique et de méfiance généralisée avec la menace terroriste. Jamais année électorale n'avait connu autant de rebondissements, pour le meilleur, mais aussi pour le pire.