Ayrault : a-t-il été convaincant ?

Ayrault : a-t-il été convaincant ? L'intervention du Premier ministre hier soir à la télévision est déjà raillée par l'opposition et saluée par la majorité. Qui s'est vraiment lâché ? A-t-il été convaincant ? Exprimez-vous.

Les réactions politiques sont nombreuses après la prestation de Jean-Marc Ayrault dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2 hier soir. L'opposition est évidemment la plus sévère, comme le rapporte entre autres le Nouvel Observateur dans un florilège. Et c'est bien sûr Jean-François Copé qui se lâche en premier lieu. Le maire de Meaux "cherche en vain les hommes d'Etat" dans l'exécutif. Pour le prétendant à la présidence de l'UMP, "les prestations télévisées de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault se succèdent avec ce même constat : Hollande a été élu sur une gigantesque méprise, un déni de vérité, un déni de réalité. Et voilà que Jean-Marc Ayrault en est totalement prisonnier". Il insiste d'ailleurs sur le "mensonge et le deni de réalité", comme un certain Nicolas Sarkozy l'avait fait lors de la campagne présidentielle.

L'annonce selon laquelle "neuf Français sur dix" échapperont aux hausses d'impôts fait tout particulièrement bondir la droite. Sur France Inter ce matin, Valérie Pécresse a parlé "d'hypocrisie" et affirmé que "ce sont 100 % des Français qui seront touchés". Jean-François Copé ne dit pas autre chose. Pour lui "tout le monde est concerné". Invité sur France 2 après le Premier ministre, il a estimé que la hausse de cotisations sur les retraites, la refiscalisation des heures supplémentaires ou encore le gel du barème des impôts pèseront sur les ménages. Un dernier point qui a fait bondir Michel Sapin, le ministre du Travail, qui parle d'un "culot incroyable". Le gel du barème des impôts a en effet été mis en place par le gouvernement Fillon.

Chez Europe 1 au même moment, Bruno Le Maire insistait quant à lui sur le manque de solutions face à la crise. La France irait "dans le mur" selon l'ancien ministre. "Aucune des solutions annoncées - ou le peu qui a été annoncé - ne permettra de redresser le pays, lutter contre le chômage, créer des emplois". Plus à droite, l'ancien candidat à l'Elysée Nicolas Dupont-Aignan raille le "Jean-Marc Fillon" qui siège à Matignon. Et il n'hésite pas à se lâcher : "Souffrez petites gens, priez très fort, et peut-être qu'un jour vos problèmes disparaîtront".

Heureusement pour Jean-Marc Ayrault, il y a des politiques plus indulgents. Sur France Info ce matin, François Bayrou a été plus mesuré, estimant que les "orientations" du duo Hollande-Ayrault étaient "justes". Il a aussi parlé de "sérieux" de la part du gouvernement tout en regrettant un "manque d'élan". Avant de présenter les grandes lignes du Budget 2013 en conseil des ministres, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici s'est inscrit en faux contre le terme de "rigueur" utilisé dans les médias. "Ce budget vise à remettre la France sur les rails de la croissance et d'un retour à l'emploi. En préservant les PME et en ne touchant pas les classes moyennes", a-t-il argumenté au sujet d'un "budget sérieux, de gauche et de combat" selon lui.

Le futur patron du PS Harlem Désir s'est enfin montré quant à lui tout miel. Parlant d'un "langage de vérité et de détermination", il a salué l'intervention du chef de la majorité sur France 2, bien décidé à "mettre en oeuvre l'agenda du redressement" et préparant "une France plus juste". "Jean Marc Ayrault a montré qu'il est un Premier ministre à l'écoute des Français, courageux, déterminé et que rien ne détournera des réponses à apporter au pays pour qu'il retrouve la compétitivité, la croissance, l'emploi et la confiance dans l'avenir".

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