Discours de Macron : de nouvelles promesses sur les législatives et une charge contre Ciotti
- Emmanuel Macron s'est exprimé ce mercredi pour une conférence de presse, trois jours après avoir annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale et la tenue d'élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet.
- Le président a estimé que "depuis dimanche, les masques tombent", fustigeant le choix d'Eric Ciotti d'annoncer un accord avec l'extrême droite. Emmanuel Macron considère que son camp incarne "le bloc central, progressiste, démocratique et républicain [...] uni et clair dans son rapport à la République, à l’Europe et sur ses priorités" face aux extrêmes. Il appelle à un rassemblement autour de son parti des "sociaux-démocrates, des radicaux, des écologistes, des démocrates-chrétiens, des gaullistes et, plus largement, des compatriotes et de responsables politiques qui ne se reconnaissent pas dans la fièvre extrémiste".
- Emmanuel Macron a aussi fustigé "l'extrême gauche" et "sa politique de taxation totalement déraisonnable", "sa politique de sortie du nucléaire encore défendue par une majorité de ceux qui aujourd’hui constituent cette alliance". "S'il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe aujourd’hui, c’est Léon Blum, en pensant qu’on a appelé “front populaire une alliance électorale avec la France insoumise", a-t-il dit.
Revivez la conférence de presse d'Emmanuel Macron
13:08 - La conférence de presse d'Emmanuel Macron est terminée
Le président de la République s'est exprimé près d'1h45 devant les journalistes.
13:04 - "Je n'ai pas l'esprit de défaite" : Macron termine sa prise de parole
Le ton monte en fin de conférence de presse : interrogé par un journaliste sur son rôle en cas de cohabitation, Emmanuel Macron refuse une nouvelle fois de se projeter dans cette hypothèse. Il rejette "l'esprit de défaite", à 18 jours du premier tour des législatives.
13:00 - Pour Macron, les élus LFI "ne sont pas de gens qui sont républicains"
Le président se demande comment des membres du PS, des radicaux, des écologistes et du PCF peuvent "continuer à faire cause commune avec quelqu'un qui, par ses positions, a montré qu'il n'était plus dans les valeurs de la République". Une attaque directe à Jean-Luc Mélenchon. Emmanuel Macron refuse de donner une consigne de vote pour les circonscriptions où son camp ne sera pas représenté au second tour des législatives, et où la gauche pourrait faire face au RN.
12:51 - Emmanuel Macron renouvelle sa "confiance" en Gabriel Attal
"J'ai décidé de lui faire confiance pour mener la conduite du gouvernement", affirme Emmanuel Macron. Il attend de connaitre l'équilibre des forces politiques au lendemain des législatives pour déterminer qui sera Premier ministre à ce moment-là. "Ce n'est jamais les forces politiques qui le dictent, c'est le président de la République qui décide", rappelle-t-il, ajoutant : "Je vous invite à vous poser la question : qui est le candidat du bloc d'extrême gauche et associés ? C'est M. Mélenchon, je pense."
Pour l'heure, Jean-Luc Mélenchon ne participe pas aux négociations entre les forces de gauche en vue d'une coalition.
12:40 - Nouveau Front populaire : "J'ai une pensée pour Léon Blum"
Le président dit se mettre "à la place" des élus LR et du PS qui rejettent les alliances faites par la direction de leurs partis respectifs. Pourrait-il ne pas présenter de candidats face à eux ? Il appelle les députés LR opposés à Eric Ciotti à une "clarification" et à se mettre d'accord "sur quelques idées clé" avec son camp, auquel cas "la majorité devra trouver ce chemin". A gauche, il affirme que certains membres du Parti communiste, des Verts et du Parti socialiste "n'ont rien à faire avec LFI" dans ce qu'il qualifie d'"alliance indécente".
Emmanuel Macron dit avoir une "pensée pour Léon Blum", qui "doit se retourner dans sa tombe" après que la gauche "a appelé Front populaire une alliance qui permettra de donner 300 circonscriptions à LFI". Les partis de gauche n'ont pas encore communiqué leur accord sur la répartition des circonscriptions, dont la négociations est toujours en cours.
12:28 - Macron a "décidé de suspendre" le projet de réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie
"Le projet de loi constitutionnel (...) sur la Nouvelle-Calédonie, j'ai décidé de le suspendre", indique le président. "On ne peut pas laisser l'ambiguïté dans la période", juge Macron, qui préfère suspendre la réforme "pour donner toute sa force au dialogue" sur place.
12:25 - La réforme du chômage est "indispensable", estime Macron
Emmanuel Macron "assume" la réforme du chômage, qu'il juge "indispensable". "il y a un temps électoral", tempère-t-il cependant, avant de s'interroger sur la façon de passer cette réforme, "par décret" ou "par l'Assemblée", au lendemain des élections.
12:20 - Le Rassemblement national va "appauvrir" les Français, affirme Macron
Le président dément les promesses du RN d'améliorer le pouvoir d'achat des Français. "On le voit depuis lundi, les taux d'intérêts augmentent, les marchés s'affolent, nos partenaires européens s'inquiètent", pointe Macron. Par conséquent, "l'accès au crédit coûtera plus cher, le taux pour accéder au logement sera plus cher", affirme-t-il.
12:12 - Emmanuel Macron confirme qu'il ne démissionnera pas avant 2027
"Non, il faut tordre le cou à ce canard qui n'a jamais existé", déclare Emmanuel Macron, interrogé sur le sujet. Il balaye donc la possibilité d'un débat avec Marine Le Pen dans le "conditions" imposées par celle-ci, à savoir une démission présidentielle.
Fera-t-il campagne pour les législatives ? "Le président de la République doit donner un cap, une vision, mais il n'est pas là pour faire campagne et je ne ferai pas campagne aux législatives", déclare le chef de l'Etat. "C'est le Premier ministre qui va faire campagne avec les responsables de la majorité. La majorité est unie dans cette bataille", affirme-t-il.
12:07 - Sans dissolution, "vous m'auriez dit : 'il est déconnecté, ce type !'
"Je pense que le retour au peuple ne doit jamais être incompréhensible", déclare Macron, interrogé sur sa décision de dissoudre l'Assemblée. Que m'auriez-vous dit si j'avais été devant vous, à l'issue de dimanche soir, avec 50% des Français qui votent aux extrêmes, en vous disant 'on ne change rien' ? Vous m'auriez dit 'il est déconnecté, ce type !'"
12:03 - "Que se rassemblent pour gouverner tous ceux qui défendent sans ambiguités les valeurs de la république"
"Les forces politiques qui constituent la majorité ont seule la capacité à porter un projet cohérent", affirme Emmanuel Macron. Mais ce dernier invite sa majorité à agir "avec un esprit de fédération de projet, de construire avec tous ceux qui sincèrement ne peuvent pas se retrouver dans les accords avec les extrêmes."
12:00 - "Une France puissance militaire indépendante"
Troisième et dernier volet programmatique évoqué par Macron : la diplomatie internationale. Le chef de l'Etat veut "une France puissance militaire indépendante". Il dénonce "l'opposition de certaines forces à la dissuasion nucléaire française et une opposition à l’OTAN", ainsi que des "ambiguïtés à l’égard de la Russie".
11:59 - Le président veut interdire "l'usage des téléphones avant 11 ans"
Emmanuel Macron pointe "la question des écrans" pour les enfants. Il s'engage à des "décisions claires" du gouvernement, "d'abord, en ne permettant pas l'usage des téléphones avant 11 ans et surtout, l'accès aux réseaux sociaux et à leur usage avant l'âge de 15 ans".
11:56 - Macron s'engage à la construction de "huit nouveaux réacteurs nucléaires"
"La France est l'un des pays d'Europe qui a l'énergie la plus décarbonée grâce au nucléaire. Il y a six ans, personne n'était d'accord sur le nucléaire", affirme le président de la République. Son deuxième axe programmatique concerne son "ambition écologique et économique". "Nous sommes en train de préparer des textes en la matière sur l’industrie verte et l’agriculture qui reprendront dès que les Français, je l’espère, auront fait confiance à cette majorité", déclare-t-il.
Emmanuel Macron veut "continuer à libérer les contraintes réglementaires et fiscales qui pèsent sur ceux qui veulent prendre des initiatives et donc renforcer la simplification". Il confirme vouloir "construire huit nouveaux réacteurs nucléaires, indispensables à" la transition écologique.
11:46 - Emmanuel Macron annonce "le renforcement d'un axe régalien"
Emmanuel Macron définit un premier axe : la "protection de nos valeurs républicaines et de nos compatriotes". Il s'engage au "renforcement d’un axe régalien", invitant à "plus de fermeté mais dans le cadre de la République et de ses valeurs". Il appelle à "réduire l'immigration illégale" et à la "reprise en main par l'État" de "la question des mineurs non accompagnés". Il souhaite aussi un "grand débat sur la laïcité" et à une "véritable intégration républicaine".
Que va dire Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse ?
Après la déroute de la majorité lors des élections européennes dimanche, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale, provoquant de nouvelles élections législatives les 30 juin et 7 juillet. Selon le chef de l'Etat, "la montée des nationalismes est un danger pour notre nation, pour notre Europe, pour la place de la France dans l'Europe et le monde". "L'extrême droite est l'appauvrissement des Français et le déclassement de notre pays", a assuré le président de la République, après avoir vu le Rassemblement national remporter le scrutin européen avec plus de 30% des suffrages, soit deux fois plus que sa candidate Valérie Hayer.
"J'ai entendu votre message, vos préoccupations. Je ne les laisserai pas sans réponse", s'est contenté d'expliquer ensuite Emmanuel Macron, au moment d'annoncer la dissolution, assurant avoir "confiance en notre démocratie". "Que la parole soit donné au peuple souverain, il n'y a rien de plus républicain", a-t-il ajouté, prenant le risque de voir le RN s'imposer à nouveau aux législatives anticipées, un mois à peine après son triomphe aux européennes.
Emmanuel Macron en dira peut être plus sur son choix et son ambition ce mardi après-midi, lors de la conférence de presse annoncée "hors l'Elysée". Selon un interlocuteur cité par le Figaro, il devrait en effet "expliciter son choix", mais aussi esquisser de "premières pistes de recomposition" et même donner quelques "grandes orientations programmatiques". Une poignée d'idées de réformes devraient être lancées, qui seront les bases de la campagne de la majorité sortante dans les prochaines semaines.
L'Elysée n'a pour l'instant pas communiqué l'heure ni le lieu de la conférence de presse. Ce lundi, Emmanuel Macron se trouvait à Oradour-sur-Glane, où il a pris la parole dans le cadre des commémorations du massacre ayant eu lieu il y a 80 ans dans le village. "L'Histoire jamais ne recommence, qu'elle soit choisie, qu'elle soit parfois subie. C'est dans ce souvenir, dans les cendres d'Oradour que nous devons faire renaître la force de cette réconciliation, la sève de notre projet européen et notre volonté encore bien présente de liberté, d'égalité et de fraternité", a-t-il lancé.