Triangulaire : comment ça marche ?

Triangulaire : comment ça marche ? A l'issue du 1er tour des élections départementales, tous les tandems de candidats qui ont obtenu plus de 12,5% des suffrages des inscrits ont le droit de se maintenir au 2e tour. Cela engendre des triangulaires, voire des quadrangulaires. Explications.

Lors d'une élection présidentielle, les choses sont simples. Seuls les deux candidats arrivés en tête ont le droit d'être présents au second tour. Mais pour les élections municipales ou les élections départementales, le mode de scrutin est différent. En mars 2015, pour les élections départementales, s'applique un scrutin binominal à deux tours. Tous les binômes qui ont rassemblé au 1er tour plus de 12,5% des voix des électeurs inscrits ont la possibilité de se maintenir au 2e tour. Il pourrait donc y avoir des triangulaires (trois binômes de candidats qui s'opposent) ou des quadrangulaires (4 duos de candidats en lice) dans certains cantons au 2e tour.

Se maintenir au second tour quand on remplit les conditions est un droit mais pas un devoir. C'est-à-dire que si une "doublette" préfère se retirer, de crainte que son maintien ne fasse élire un duo de candidats qui ne lui convient vraiment pas du tout, elle a tout à fait le droit de le faire. Ce type de calcul politique se produit régulièrement pour éviter qu'un candidat du Front National ne soit élu. 

Exemple de triangulaire aux élections départementales

Résultats à l'issue du premier tour : 
Binôme A-B : 30% des voix des inscrits ; binôme C-D : 18% ; binôme E-F : 13% ; binôme G-H : 8% ; binôme I-J : 6%.

> Les binômes A-B, C-D et E-F ont le droit de se maintenir au second tour. Cela forme une triangulaire au second tour
Résultats à l'issue du deuxième tour : 
Binôme A-B : 56% des voix exprimées ; binôme C-D : 30% ; binôme E-F : 14%.
Le binôme A-B est donc élu et remporte 2 sièges au conseil départemental.
Lire notre dossier Le mode de scrutin des départementales

Exemple de triangulaire aux élections municipales

Toutes les listes qui ont rassemblé plus de 10% des suffrages exprimés au 1er tour (par "suffrages exprimés", on désigne le nombre de votants auquel on soustrait les votes blancs ou nuls) ont la possibilité de se maintenir au 2e tour. 
La liste qui arrive en tête au soir du 2e tour se voit attribuer un nombre de sièges égal à la moitié du nombre de sièges à pourvoir. Puis le reste des sièges est réparti à la proportionnelle entre les 3 ou 4 listes qui étaient présentes au second tour (y compris donc la liste arrivée en tête qui a déjà récupéré 50% des sièges), à condition que la liste ait recueilli plus de 5% des voix.

Résultats à l'issue du premier tour :
Liste A : 40% des suffrages exprimés ; liste B : 18% ; liste C : 12% ; liste D : 8%.
> Les listes A, B et C ont le droit de se maintenir au second tour.
Résultats à l'issue du deuxième tour :
Liste A : 65% des suffrages exprimés ; liste B : 20% ; liste C : 15%.
> Répartition des sièges (en imaginant qu'il y ait 49 sièges à pourvoir, comme dans les villes de 60 000 à 79 999 habitants) :
Liste A : 25 sièges d'office car elle est arrivée en tête au 1er tour, puis 65% des 24 sièges restants à attribuer, soit 15,6 sièges (qui sera arrondi à 16). Total : 41 sièges sur 50.
Liste B : 20% des 24 sièges, soit 4,8 sièges (arrondi à 5).
Liste C : 15% des 24 sièges, soit 3,6 sièges (arrondi à 3).
Résultat final : 41 sièges pour la liste A, 5 pour la B et 3 pour la C.

Lire notre dossier complet Election municipales : comment ça marche ?