Les arguments pour se prononcer sur l'heure d'hiver et d'été
[Mis à jour le 28 mars 2015 à 11h10] Les débats sont passionnés... et durent depuis 40 ans ! Dimanche 29 mars 2015, à 2h00, la France passe à l'heure d'été à l'occasion du premier changement d'heure 2015. Pour cela, il faut avancer les aiguilles des horloges d'une heure. Concrètement, cela a pour effet immédiat de prolonger la période d'ensoleillement de 60 minutes le soir, puisque à partir de dimanche, la position du soleil sera, à 21h00, celle où il était la veille à 20h00. Voilà pour le principe. En termes d'avantages, la question qui se pose est légitime : quel est l'intérêt réel du changement d'heure ?
Pour certains, le changement d'heure aurait des "effets négatifs sur les plus fragiles". Outre le fait de retrouver simplement l'heure exacte en France, Ils évoquent bébés et personnes âgées notamment. chaque année crèches, maisons de retraites ais aussi hôpitaux souffriraient en effet du changement d'heure qui provoque des perturbations dans l'horloge biologique de leurs pensionnaires avec un impact sur la concentration, le sommeil ou encore l'appétit. Plusieurs rapports du Sénat concluent par ailleurs que "les économies d'énergie attendues n'étaient pas au rendez-vous" "Ça mérite qu'on se repose la question et qu'on réfléchisse, dans une démarche nouvelle", avait alors estimé François Bayrou en mars 2013, citant l'exemple de la Russie qui a récemment décodé de l'abandonner.
Les arguments pour le changement d'heure
Les économies d'énergie. C'est LA raison pour laquelle cette mesure a été mise en place, pendant les deux guerres mondiales, puis en 1976. Selon les chiffres fournis par l'ADEME – l'organisme chargé de veiller à la bonne utilisation de notre énergie – l'économie générée est substantielle. C'est l'équivalent de la consommation annuelle d'une ville comptant 800 000 ménages. EDF, de son côté, évoque 4 % de baisse de la consommation d'électricité sur le territoire. Le raisonnement est simple : l'éclairage par le soleil en soirée pousse de nombreux Français à ne pas allumer leurs lampes vers 19 heures ou 20 heures. Or, dans ce créneau, la consommation électrique est maximale. A l'inverse, elle est faible aux petites heures de la matinée qui sont rendues plus sombres par le changement d'heure. Cette modification permet, en outre, de moins solliciter les centrales et saturer les réseaux en début de soirée.
La sécurité routière. Puisque le soleil se couche plus tard en été, l'éclairage naturel des routes est mieux assuré. De quoi assurer une meilleure visibilité aux automobilistes et réduire les accidents, assurent les partisans du changement d'heure. D'autant que l'accidentologie est nettement plus élevée entre 22 heures et 6 heures du matin que le reste de la journée. En 2011, 43 % des accidents mortels avaient lieu la nuit, selon les statistiques du ministère de l'Ecologie et des Transports. C'est beaucoup, notamment si on considère que le trafic est nettement réduit pendant cette tranche horaire.
Le commerce. De nombreuses professions plébiscitent le changement d'heure. Les cafetiers se réjouissent de disposer d'une heure de plus d'éclairage en soirée, afin de permettre à leurs clients de bénéficier de la bonne luminosité en terrasse. D'autres secteurs du loisir, comme les rencontres de football ou les activités en extérieur, profitent de soirées moins froides pour mieux remplir leurs stades, campings, parcs de loisirs... Les statistiques précises sur l'impact du changement d"heure sur le commerce demeurent - à ce jour – parcellaires et contradictoires.
Les arguments contre le changement d'heure
Les économies d'énergie. Selon l'ACHED (l'Association contre l'heure d'été double), les arguments avancés par EDF ou l'ADEME sont bien trop simplistes. En effet, en repoussant les heures de luminosité vers le soir, on favorise l'utilisation plus tardive des climatiseurs lorsque les besoins électriques sont les plus élevés et l'on engendre une consommation accrue de chauffage le matin. De plus, la généralisation des lampes dites "fluocompactes" a réduit la part du simple éclairage dans la facture énergétique de l'Hexagone. L'économie supposée est donc caduque.