Mutuelles : des accords avec des dentistes ou des opticiens pour payer moins

Mutuelles : des accords avec des dentistes ou des opticiens pour payer moins Les mutuelles sont autorisées à conventionner des opticiens, dentistes ou audioprothésistes. Les clients devraient faire des économies.

Des mutuelles avaient pris l'habitude de conventionner des professionnels pour baisser les prix de leurs prestations ou de leurs produits. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les députés ont voté une loi soutenue par le gouvernement qui permet de consolider et de clairement définir le périmètre de cette pratique. Désormais, donc, les mutuelles peuvent, sans être inquiéter, nouer des contrats avec des opticiens, des dentistes ou encore des audioprothésistes. Concrètement, les complémentaires de santé demandent aux professionnels de baisser leurs tarifs pour leurs clients, en échange de quoi elles incitent ces mêmes clients à se rendre chez eux, en leur offrant de meilleurs remboursements.

Tout le monde semble y gagner. Les professionnels ont plus de clients, les mutuelles sont plus attractives et les clients font des économies. Ces "réseaux de soin" pourraient en effet permettre de faire baisser les prix des prothèses dentaires et des lunettes de 20 à 30 % selon les mutuelles. Le président de la Mutualité Française estime par ailleurs que "les mutuelles sont appelées à jouer un rôle beaucoup plus important que par le passé dans la régulation des dépenses de soins de ville, avec l'objectif d'améliorer l'accès aux soins".

Cependant, des syndicats de médecins redoutent que les médecins installés en libéral se voient bientôt imposer leurs tarifs par les mutuelles. Le gouvernement a, sur ce point, précisé que les tarifs médicaux resteront "déterminés au niveau national et dans un cadre conventionnel, expliquant que les médecins n'étaient pas concernés par la mesure. En revanche, les professions paramédicales et les kinésithérapeutes sont en théorie tout à fait concernés.

Autre critique à cette évolution législative : des opticiens craignent que la baisse des prix imposée par les complémentaires santé affecte la qualité des produits vendus aux clients. Les professionnels pourraient en effet être contraints de vendre à leurs clients des produits fabriqués à bas coûts afin de tenir leurs engagements auprès des mutuelles.