Investir dans les matières premières Le prix des matières premières peut-il continuer à augmenter ?

Depuis les années 2000, le prix des matières premières a fortement augmenté. Pour apprécier l'opportunité d'investir aujourd'hui sur le marché des matières premières, il faut savoir si ce niveau des prix est élevé et s'il possède encore un potentiel de hausse. Pour répondre, on peut s'intéresser à l'indice de référence du prix des matières premières, le CRB – Comodity Research Bureau, du nom de la société qui le calcule – le niveau des prix est élevé mais pas nécessairement excessif. Si l'on s'intéresse à la progression du prix des matières premières en dollars constants, c'est-à-dire corrigée de l'inflation, les cours sont plutôt stables depuis 1995.

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Les vives tensions en Tunisie, en Egypte et en Libye ont fait flamber le prix de l'or noir. © Simon Coste - Fotolia

Sur cette base, le prix des matières premières devrait continuer à augmenter. Une analyse renforcée par d'autres facteurs, qui montrent que la progression s'installe sur les années à venir. Cela tient aux pays émergents. Ils prennent une part de plus en plus importante dans la demande de matières premières, entraînant inévitablement les cours vers le haut. A cela s'ajoute les évènements géopolitiques ou aléas climatiques. Eux aussi influent les cours. Ainsi, des tensions en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, peuvent monter les prix. Tout comme les dégâts causés régulièrement par les pluies en Asie pèsent quasi immédiatement sur les cours du blé, de la canne à sucre ou du riz. Autre exemple de ces dernières années : les violences en Libye ou Egypte et plus globalement les révolutions arabes ont participé à la hausse du prix du pétrole.

Bref, ce qui pourrait être un boulevard pour une hausse, repose avant tout sur une série d'inconnues. Avec la centrale Fukushima au Japon, on mesure encore mal les incidences sur le nucléaire au profit d'autres énergies comme le pétrole ou le gaz naturel. Au lendemain de la catastrophe de 2011, l'arrêt d'une partie de l'outil de production nippon a induit une baisse de la demande sur les métaux dits rares. En parallèle, il y a eu un début de la remontée des taux des banques centrales, rapidement stoppée. Si la hausse des taux avait été durable et continue, elle aurait rendu moins attractives les matières premières comparées aux placements monétaires. Des aspects qui ne faut pas minimiser pour éviter d'y laisser quelques plumes, même aujourd'hui.