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INTERVIEW
 
09/10/2006

"L'avenir est à la voiture hybride"

Rencontre avec Philippe Boursereau, directeur des relations publiques du groupe Toyota. Il répond à toutes nos interrogations sur la technologie hybride.

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Quand Toyota s'est penchée sur la technologie hybride ?

La technologie hybride chez Toyota remonte à 1965, date des premières recherches. Toyota a décidé de consacrer une part importante de budget recherche et développement à améliorer l'automobile.

Le but était de produire une voiture plus respectueuse de l'environnement, en conservant le plaisir de conduite mais aussi, ce qui est au cœur de notre business, la mobilité individuelle au travers de l'automobile.

En 1977, la marque présente un prototype propulsé par une turbine à gaz associé à une turbine électrique. Cette ligne de recherche a amené la marque à la commercialisation de la Prius en 1997.

C'est cette volonté de combiner à la fois le respect de la planète, la prise en compte de la réduction de la production des carburants fossiles, et de garder la mobilité individuelle qui a amené à une gamme importante de modèles hybrides.


Toyota Prius Photo © Toyota
"Le but (...)une voiture plus respectueuse de l'environnement"

Quels moyens sont nécessaires à un tel projet ? Difficile de répondre, car en terme de recherche et développement, pour le groupe, c'est environ 5 milliards d'euros investis chaque année.

La totalité n'est pas dévolue uniquement à la technologie hybride, même si une part importante y est consacrée. Les résultats concrets que l'on continue à voir, puisqu'on apporte sur le marché de nouveaux modèles hybrides, nous incite à continuer dans ce sens.

 

Qu'est ce que la technologie hybride ?

C'est simplement associer un moteur thermique, essence, diesel, bio-carburant, ou autre, à un moteur électrique, en gérant les deux au meilleur de leur rendement. L'objectif est de réduire la consommation, les émissions de polluants, les rejets de CO2, tout en maintenant le plaisir de conduite comparable à une voiture conventionnelle.

L'intérêt majeur étant qu'il n'est jamais nécessaire de recharger le véhicule de fait autonome. On ne branche jamais une Prius pour recharger ses batteries.

 

Lexus GS Photo © Lexus
"L'avenir est à la voiture propre"

Quel avenir pour l'automobile traditionnel ?

Pour nous, c'est très clair, cela fait partie de notre vision de ce que l'on appelle "l'éco-voiture ultime", la voiture ultimement propre. L'avenir est la voiture hybride. Nous sommes déjà très avancés dans ce domaine.

Comme son nom l'indique, c'est un véhicule hybride, mais dont on a remplacé le moteur thermique par une pile à combustible hydrogène. La technologie est, dans sa conception et dans le schéma de fonctionnement de la voiture, absolument comparable à une Prius.

 

La concurrence se lance aussi dans les énergies alternatives...

En ce qui concerne la technologie hybride, non seulement nous y sommes favorables, mais nous l'avons encouragée. Je rappellerais simplement que nous avons cédé des licences de brevets à Ford pour sa technologie hybride. Nous continuons de produire des ensembles de ce type qui sont vendus à Nissan, pour leur futur modèle, bientôt commercialisé par la marque. Donc nous voulons étendre cette technologie, car nous sommes convaincus que c'est une véritable rupture pour l'industrie automobile et que c'est la technologie du 21è siècle.

 

La technologie hybride selon Lexus Photo © Lexus

"Il n'y aura pas une disparition complète du pétrole"

Quels sont les futurs projets pour le groupe Toyota ?

Notre vision est réellement un développement de plus en plus performant en termes de rendement de la technologie hybride. C'est le cœur de nos recherches.

Bien-sûr, parallèlement, on fait énormément progresser les moteurs à essence ou les moteurs diesels dans le sens de la propreté, de l'économie en termes de consommation. Cela s'inscrit parfaitement dans notre démarche globale vers la voiture écologique ultime.

 

Avez-vous une idée du nombre d'années que la France mettra à intégrer les bio-carburants ? Que pensez-vous de l'offre gouvernementale ?

C'est une excellente initiative. Elle réduit la dépendance par rapport aux carburants fossiles, et améliore le bilan rejet des voitures. Il y a une spécificité, la distribution, qui nécessite des pompes spécifiques, mais cela va dans le bon sens. Nous sommes convaincus que l'on puisse imaginer à terme un système bio-carburant hybride associé à notre technologie.

 

Pensez-vous que les énergies renouvelables détrôneront le pétrole ?

 

Les prévisions nous disent que, vers 2040, la production va réellement chuter. A partir de cette période, il faudra que l'on puisse s'appuyer, pour toutes les activités humaines, sur des ressources énergétiques plus diversifiées que ce que l'on fait aujourd'hui. Cela peut passer par l'exploitation de la biomasse, par le nucléaire, par des énergies qui ne sont pas très développées aujourd'hui comme le solaire ou l'éolien. En tout cas, il n'y aura pas une disparition complète du pétrole, mais sa part sera beaucoup plus faible. Ce seront à la fois des énergies nouvelles et des énergies fossiles telles que le charbon qui permettront de compenser cette diminution de production du pétrole.

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