Renault F1 2016 : la RS 16 noire dévoilée, Magnussen et Palmer pilotes [infos, photos]

Renault F1 2016 : la RS 16 noire dévoilée, Magnussen et Palmer pilotes [infos, photos] Renault a présenté ce mercredi sa nouvelle Formule 1 à l'orée de son retour en compétition en 2016. Quels pilotes seront engagés ? Quels nom et couleurs aura la nouvelle écurie ? On vous dit tout !

[Article mis à jour le 03 février à 15h05] Renault a enfin présenté sa nouvelle F1 ! L'écurie du constructeur français se nommera Renault Sport Formula One Team et prend des couleurs jaunes et noires. La Renault F1 est surtout noire avec de légers liserés jaunes même si cette livrée est provisoire (voir les couleurs définitives jaunes et noires). Elle se nommera Renault RS 16. Les pilotes sont le Britannique Jolyon Palmer et le Danois Kevin Magnussen. Ce dernier, fils de Jan ex-pilote de F1 chez McLaren ou Stewart, est âgé de 23 ans et compte une saison de F1 chez McLaren en 2014 (un podium lors du Grand Prix d'Australie). Il fera équipe avec le Britannique Jolyon Palmer, champion GP2 2014, et déjà confirmé par l'ex-équipe Lotus. Magnussen prend bien la place de Pastor Maldonado. Le Vénézuélien, lâché par ses sponsors (notamment la firme pétrolière appartenant à l'Etat vénézuélien PDVSA), avait annoncé son départ dès lundi. Le pilote essayeur est Français, le jeune Esteban Ocon.

Carlos Ghosn, le patron du groupe, est intervenu pour dévoiler les détails de nouveau programme en F1. Renault Sport Racing est la nouvelle appellation des différents programmes sportifs du groupe alors que Renault Sport Cars regroupe les activités de constructeur de modèles sportifs (Renault RS). Renault Sport Racing sera dirigé par Jérôme Stoll assisté de Cyril Abiteboul pour la direction. Frédéric Vasseur sera bien le nouveau patron de la partie F1, assisté de l'ingénieur britannique Bob Bell. Le but est d'apporter des synergies et de développer les passerelles entre compétition et route. C'est aussi l'occasion de dissiper les derniers nuages nés de la polémique sur les émissions de ses modèles diesel, le Renault Captur en tête.

© Renault
La Renault RS 16, c'est son nom !© Renault

Quels pilotes ?

Tout a changé en quelques heures. Si Renault ne pourra pas compter sur le potentiel sportif, l'atout sympathie et l'aspect marketing du Français Romain Grosjean parti relever un nouveau défi au sein de la nouvelle écurie Haas-Ferrari, l'équipe est parvenue à se défaire d'un petit boulet. Alors que Lotus avait officialisé les signatures pour 2016 de l'Anglais Jolyon Palmer et du Vénézuélien Pastor Maldonado, deux pilotes aux solides soutiens financiers, Maldonado a annoncé lundi qu'il ne serait finalement pas de l'aventure Renault. Connu pour ses (très) nombreuses sorties de piste, plus que pour sa victoire au Grand Prix d'Espagne avec Williams en 2012, Maldonado a été lâché par ses sponsors vénézuéliens, notamment la firme pétrolière PDVSA. Sans ce paiement, Renault n'a pas tardé à rompre son contrat. Jolyon Palmer, un pilote certes prometteur (champion GP2 2014) mais qui n'a encore jamais pris le départ d'un Grand Prix, sera bien au lancement de la saison en Australie aux côtés de Kevin Magnussen, Danois passé par McLaren en 2014 (un podium). Comme suspecté, le prometteur Français, Esteban Ocon, ex-pilote d'essais Lotus et Mercedes, est pilote essayeur, peut-être avant de faire le grand saut en 2017. A moins que l'ombre de Fernando Alonso, désabusé par les déboires de McLaren-Honda, ne fasse son retour en Angleterre, lieu de la nouvelle usine de Renault F1, à Enstone plus précisément.

Quelles couleurs ?

Beaucoup rêvent de retrouver les couleurs mythiques de la première aventure de Renault en F1 : le jaune, blanc et noir de l'épopée du turbo au tournant des années 70-80. Cela dépendra évidemment des sponsors qui se grefferont au projet. Lors de son retour en 2002, Renault avait ainsi associé le bleu ciel d'un cigarettier asiatique à son jaune emblématique. En attendant l'officialisation, l'écurie a lancé un concours sur les réseaux sociaux, invitant les fans à proposer leurs couleurs, avant de donner un indice en affichant un flanc visiblement tout noir... Confirmé par la conférence mercredi même si les dirigeants ont confirmé que cette livrée, dont les grandes lignes ont été imaginées par le designer maison Laurens van den Acker, était encore provisoire.

Alain Prost ambassadeur, Frédéric Vasseur en patron

Ambassadeur Renault, Alain Prost n'a cessé d'être interrogé sur son rôle dans le retour de Renault en F1. Il ne fait guère de doute que le quadruple champion du monde ait été sondé sur le bien-fondé de l'opération. Certains l'imaginaient déjà à la tête de l'équipe, plus de 15 ans après l'aventure Prost Grand Prix terminé par une faillite en 2002. Mais, Prost, depuis intégré au programme de Formule Electrique de Renault via l'équipe Renault-Dams, n'a pas été annoncé dans l'organigramme à la différence d'un autre nom qui avait les faveurs des pronostics : Frédéric Vasseur, dirigeant reconnu dans les formules de promotion via son équipe ART GP alignée en GP2 et GP3 et qui a notamment participé à l'éclosion de Nico Rosberg, Lewis Hamilton, Romain Grosjean, Nico Hulkenberg, Sébastian Vettel, Valterri Bottas, Esteban Gutierrez ou du regretté Jules Bianchi. Ce dernier sera à la tête de l'écurie avec en soutien l'ingénieur britannique Bob Bell déjà passé chez Renault puis parti chez Mercedes. Jérôme Stoll s'occupe de la direction de la branche sportive de Renault.

Qu'attendre en performances en 2016 ?

L'équipe anglaise, qui avait auparavant porté les noms de Benetton mais aussi de Renault (de 2001 à 2010), était dans une fâcheuse posture au point d'avoir subi une fuite massive de ses cerveaux ces dernières années. Renault a donc déjà lancé une impressionnante campagne de recrutement pour former son équipe de développement. Au vu des difficultés rencontrées pour boucler la saison 2015, on imagine mal Lotus avoir présenté un projet très avancé de développement sur une monoplace 2016. Renault a sans doute eu du pain sur la planche mais voir tout en noir serait oublier que l'équipe a du potentiel comme en atteste le podium miraculeux obtenu par Romain Grosjean au dernier Grand Prix de Belgique (3e). Certes, c'était avec un moteur Mercedes sous le capot, le meilleur du plateau. Là réside l'autre grande question : Renault a-t-il enfin réussi à fiabiliser et optimiser les performances de son moteur hybride, si décrié ces dernières saison ? En s'assurant le soutien de l'ingénieur autrichien Mario Ilien de la société reconnue Ilmor, Renault s'est donné les moyens d'enfin être à la hauteur. Mais dans combien de temps ? Il faudra sans doute plusieurs saisons pour revenir au top, trois minimum affirment les spécialistes qui soulignent aussi le changement de règlement à l'horizon 2018 comme élément favorable.

Quel budget ?

Carlos Ghosn le sait, la F1 coûte cher, très cher même si on souhaite rivaliser avec les meilleurs, Mercedes en tête. Le budget devrait dépasser les 300 millions d'euros annuels. Renault s'est assuré d'un certain nombre de garanties avant de revenir en F1 : les négociations ont été âpres avec le grand argentier de la F1, Bernie Ecclestone afin d'obtenir le statut de constructeur historique et dispose des même revenus commerciaux que Mercedes, Ferrari ou McLaren. Ajoutez-y la vente de moteurs à Red Bull (qui a fini par retourner sa veste après avoir critiqué les performances du bloc Renault toute la saison 2015) qui alignera des blocs rebadgés Tag Heuer et vous obtenez un budget annuel qui devrait être à la hauteur des meilleures équipes.

Renault a annoncé à la fin d'année 2015 son retour en F1 dès le début de la saison 2016 : 

"Renault fait son retour en Formule 1"