Helle Helle "Dans chaque livre, le style est primordial, c'est ce qui fait tout"

Est-ce que tous les danois sont réellement aussi gentils et naturels que Johnny et Cocotte ?

Et bien oui ! Je crois que oui. Les danois sont plutôt simples, très proches de Johnny et Cocotte. Peut-être pas aussi ouvert à l'inconnu, mais sincèrement chaleureux.

Vous savez, écrire sur des personnages gentils, c'est assez facile. On peut plus aisément les personnifier, il ont plus de couches, plus de complexité. Ça ne marche pas lorsque je veux décrire de vilaines personnes...

Votre style est pointilleux, pragmatique, donnant beaucoup d'importances aux moindres détails. On a le sentiment que la forme compte beaucoup pour vous ?

Dans chaque livre, le style est primordial, c'est ce qui fait tout. C'est la façon dont on écrit et non pas ce sur quoi on écrit qui importe. C'est ce que doit vraiment faire un écrivain. Ecouter la langue, la laisser parler ensuite lorsqu'on la lit. Ce n'est qu'ensuite que vient l'inspiration, si tant est qu'elle existe...

Au Danemark, les gens pensent beaucoup comme cela. Ils recherchent la meilleure intrigue, la meilleure histoire, je crois que cela n'existe pas. Ce n'est pas que je n'ai pas d'idées, j'en ai beaucoup. Mais la littérature c'est surtout à propos de la manière de se projeter sur le papier.

Y a-t-il des auteurs (des Français ?) qui vous inspirent cette esthétique ?

Il y en a tellement. Mais j'ai envie de retenir Hemingway, une évidence. Mais aussi Flaubert, j'adore Madame Bovary. Le cinéma aussi m'inspire beaucoup : Eric Rohmer, David Lynch. Là aussi, la forme importe considérablement.