Les ports sont des lieux d'émotion intense

Photographe et marin, Jacques Vapillon couvre les grands événements nautiques et côtoie les plus grands navigateurs. Il nous parle de son métier, de ses passions et de son bateau : de mer et de marins, tout simplement.

Comment avez-vous constitué le dossier "Ports et Mouillages" ?

Je n'ai pas produit d'images spécifiques sur ce thème. J'ai regroupé les clichés au fil du temps et des lieux. C'est un sujet d'illustration incontournable lorsqu'on passe beaucoup de temps en mer. Les infrastructures, les phares les balises, les côtes sont des sujets très intéressants.

Quel est votre port préféré ?
Il y en a plusieurs. J'aime particulièrement Cape Town, en Afrique du Sud. C'est le point de rencontre entre deux océans : l'Atlantique et l'Indien. C'est une séparation imaginaire au bout du Cap de Bonne Espérance et puis au large, au-delà de l'horizon, il y a l'Antarctique.

Il y a d'autres lieux, très forts, Sydney, Marseille aussi, qui possèdent une véritable ambiance. Les ports de Bretagne également dégagent une forte atmosphère. Ils sont les traits d'union entre la mer et la terre, les lieux de départ et d'arrivée où s'échangent tant d'émotions et ce, qu'on soit en croisière, en course à la voile, à bord d'un bateau de pêche, d'un navire de commerce ou d'un vaisseau de l'armée.

Quel est votre mouillage préféré ?
Une anse idyllique, sauvage et abritée qui vous invite à la découverte. La navigation offre cette opportunité. La mer, tout comme le désert et la montagne, est un des derniers grands espaces de liberté sur Terre.

Quel type de bateau possédez-vous ?
Un R.M. C'est un prototype de 11,25 m, dériveur intégral en contreplaqué-époxy ; idéal pour le voyage. Je voulais un bateau "marin" conçu et adapté pour la vie en mer, facile et peu coûteux à entretenir. Il s'agit d'une construction à l'unité, magnifiquement réalisée par les anciens propriétaires qui ont fait le tour du monde.

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Lors d'une course. © Jacques Vapillon

Sur quels projets travaillez-vous en ce moment ?
La prochaine Cap Istanbul, course en solitaire en Figaro qui se déroulera en Méditerranée et dont le départ sera donné à Nice début septembre 2008 puis le Vendée Globe, course en solitaire autour du monde qui partira des Sables d'Olonne au mois de novembre 2008.

D'ici là, je poursuivrai le tour de Méditerranée que j'ai entamé en 2003 avec ma famille. Nous sillonnerons la mer Egée pendant deux mois.

Y a-t-il des régions du monde que vous souhaiteriez explorer ?
L'Antarctique : partir en Géorgie du sud et naviguer, faire de l'image, un reportage. J'ai les contacts, il ne me manque plus que l'opportunité.

Quels sont les souvenirs les plus marquants que vous ayez en tant que photographe de courses à la voile ?
Les rencontres avec les bateaux au large lors d'opérations de suivi de courses en mer. Chaque départ et arrivée de grandes courses est un moment d'échanges et d'émotion intense avec les navigateurs.

Y a-t-il une rencontre particulière avec un navigateur qui vous a touchée ?
Ma première rencontre avec un navigateur franco-canadien, Mike Birch, au départ de la transat anglaise en solitaire dans les années 1980. Je faisais mes études de photographie à Plymouth. Grâce à lui, j'ai découvert le monde de la course au large et une passion pour la voile. Il partait comme un cow-boy, chevaucher l'Atlantique... J'ai eu l'occasion de naviguer avec lui et de m'imprégner du goût du large...

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