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Panoramiques aux quatre coins du monde

Fréderic Froger, photographe spécialisé dans les compétitions de golf et la photo panoramique nous emmène du Sri Lanka aux Açores sur les parcours qui l'ont le plus marqué.

Comment avez-vous mis un pied dans la photographie ?
La rencontre avec la photographie a eu lieu lorsque j'ai eu 11 ans. Notre instituteur, passionné de photo, nous faisait faire un petit stage de photo chaque année. Nous prenions tous une photo en noir et blanc puis, une fois le film développé, chacun tirait la sienne en chambre noire. Lorsque ma première photo s'est révélée dans la chimie, ça a été pour moi la révélation de ma passion… Quelques mois après, j'avais un Zenith E. Je suis parti en Angleterre où j'ai fait ma vie en photo. J'ai ensuite eu un Pentax MX à 16 ans. A 18 ans, j'ai participé à un concours où j'ai fini premier en noir et blanc et lauréat en couleur. Ce fut mon seul et unique concours. J'ai suivi des études d'optique, souhaitant rester au plus proche de ma passion. Finalement, je ne voulais pas être opticien mais reporter. A 20 ans, j'ai donc arrêté l'optique et suis parti aux Etats-Unis où j'ai fait mon premier scoop. C'était pendant la grève des contrôleurs aériens en 1981. J'avais réussi à ce moment-là des photos de militaires dans les tours de contrôle.

The Boulders - Arizona Dans le désert d'Arizona, à quelques miles de Phoenix, au pied d'une montagne mythique. Mois de d'avril, petit matin et ombres portées. Photo © Fréderic Froger / D2XS

Vous êtes encore loin des circuits internationaux de golf ?
Par la suite, arrêtant la photographie d'investigation et la photo tout court, je me suis occupé de la rubrique golf du quotidien L'Equipe et ai participé au lancement du magazine Golf européen. C'est le numérique qui m'a amené à me replonger dans la photo. Je suis rentré dans l'ère de la photo numérique avec des connaissances en gravure, ce qui permettait de savoir à l'avance si une image allait être utilisable sur papier. Depuis quelques années, je n'ai plus quitté la photographie, ni les compétitions de golf. Je fais deux fois le tour du monde par an. Cela représente environ 30 semaines de déplacement, une dizaine de tournois dans l'année et vingt destinations golf.

Quels sont les golfs qui vous ont le plus marqué ?
Il y a des golfs partout dans le monde ! Par exemple, la Chine, c'est incroyable. Prenons Hangshou par exemple : on se croirait en Suisse avec une ambiance orientale. Le parcours est construit dans des plantations de thé centenaires. La ville est ultramoderne, très propre et à un kilomètre de cela la pauvreté est flagrante. Les Açores aussi sont stupéfiants. C'est un pays improbable fait des petites îles volcaniques. On a l'impression d'être en Normandie et que les gens vivent un demi-siècle en arrière. Et on joue au golf là-bas aussi. Aux Emirats arabes unis, il y a beaucoup de golfs de sable. Le green est remplacé par un "brown" [Ndlr : marron en anglais]. Le sable est roulé avec de l'huile de vidange et devient très lisse et fiable, comme un green.

D'où est venue l'idée de travailler sur un format panoramique ?

Evian, Haute-Savoie. Parcours centenaire du Royal Resort surplombant le lac Léman. Lumière tamisée et chaude du soleil levant sur green manucuré. Photo © Fréderic Froger / D2XS

"On a complétement dépassé l'argentique. Avec le numérique, il n'y pas de limite."

C'est arrivé sur un golf où je n'avais pas les moyens de photographier ce que je voyais. C'était il y a 3 ans à Blue Canyon Phuket. Il fallait que je trouve une solution pour tout faire rentrer dans la boîte. Dans ces cas, on peut prendre un fish-eye mais cela ne me convenait pas car le très grand-angle déforme la réalité. Donc avec un 35 mm, j'ai pris 8 photos en pensant les remonter par la suite. Mes études d'optiques m'ont aidé à ce moment là : elles m'ont permis de définir une technique très précise et de savoir comment faire pour que le panoramique soit réalisable a posteriori.

Techniquement, comment réalisez-vous vos panoramiques ?

Je ne peux pas communiquer ma technique de prise de vue ou de montage numérique. Je peux vous dire que la prise de vue s'effectue dans un laps de temps très court. Pour le montage numérique, cela peut prendre deux jours. Je ne travaille qu'en Raw alors il faut développer, assurer la cohérence chromatique, assembler puis retravailler la chromie. Mon fichier final fait 200 Mo, ce qui me permet de réaliser des tirages de 10 mètres par 3.

Quel est votre rapport à l'argentique ?
Aujourd'hui, on a complètement dépassé l'argentique. C'est impossible d'aller en arrière. Avec le numérique, il n'y a pas de limite. J'ai encore mes deux F3P que je garde pour mes enfants. Si le numérique n'a pas de limite, comment voyez-vous son évolution ? Je ne pense pas que la taille du fichier croisse encore. L'aboutissement pour celui-ci, c'est d'atteindre en impression une double page de magazine en 300 dpi. Sinon, la chromie pourra encore être améliorée, notamment sur le vert qui est une couleur très dure à rendre.

Quels sont vos projets photographiques ?
Je vais de plus en plus me tourner vers la publicité. Partir à l'autre bout du monde avec une équipe - mannequins, éclairagistes, assistants - plusieurs jours, juste pour une photo au final, c'est vraiment ce que je veux faire. Sinon, il y a des images beaucoup plus artistiques qui traînent dans ma tête mais je manque de temps et de financement. Il me faudrait un an et environ 500 prises de vue pour réaliser une seule image…

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EN IMAGES Le portfolio panoramique de Fréderic Froger

13 photos