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19/09/2006

A 100 ans, le rond-point nous fait toujours tourner la tête

18 000 : c’est le nombre estimé de ronds-points en France aujourd’hui. 100 ans après son invention, l’idée d’Eugène Hénard, père du «carrefour à sens giratoire», n’a pas pris une ride, bien au contraire.

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Vous les empruntez sans y prêter la moindre attention tant ils sont devenus courants. Les ronds-points, pas de quoi écrire un roman ? Détrompez-vous... A l'occasion des 100 ans du rond-point, les éditions Parenthèses lui consacre un ouvrage où l'on découvre l'histoire, depuis la Rome antique jusqu'à aujourd'hui, de cet aménagement urbain qui n'a rien de naturel. L'occasion, à travers des textes détaillés, de nombreux plans, images d'archives et photos plus récentes, de découvrir les enjeux qui se cachent derrière cet "objet" urbain qui tourne rond.

 

L'invention du rond-point : la sécurité avant tout

Les problèmes de circulation et de sécurité routière dans la capitale n'ont rien de nouveau. En 1906, Eugène Hénard, inspecteur des travaux à la ville de Paris, observe avec inquiétude que la multiplication des véhicules transforme peu à peu les places parisiennes, autrefois lieux de vie et de rencontres, en de dangereux lieux de passages. Et pour Eugène Hénard, ces problèmes nouveaux "exigent des dispositions nouvelles".

L'inspecteur se lance donc dans des études et des calculs très précis pour déterminer le point stratégique sur lequel il peut agir. Conclusion : les conflits se concentrent principalement au milieu des carrefours. La solution consisterait donc à "empêcher les voitures de passer sur ce point en y mettant un obstacle". Le terre-plein central était né, et le rond-point avec. Pour la sécurité des usagers.

100 ans après, plusieurs études ont donné raison à Eugène Hénard : les ronds-points seraient deux fois moins dangereux que les carrefours à feux en milieu urbain. Mais ils ne font pas pour autant l'objet de consensus. Automobilistes d'un côté et urbanistes de l'autre lui reprochent leur coût, leur excentricité ou les obstacles qu'ils posent pour l'aménagement urbain.

Le rond-point : outil d'aménagement urbain ?

L'impact du rond-point sur la sécurité n'est pas remis en cause. Mais les urbanistes sont divisés quant à son impact sur l'aménagement urbain. Du côté des détracteurs, on critique la segmentation du territoire par les ronds-points (les terre-pleins centraux coupent la vue), l'inaccessibilité de l'espace aux piétons ou encore le coût de ces aménagements (entre 150 000 et 800 000 euros en moyenne).

Des sommes que d'autres justifient par la revalorisation de l'espace public, notamment depuis que le rond-point est devenu, il y a une vingtaine d'années, un espace d'exposition où s'affirme l'identité d'un lieu à travers l'œuvre d'un artiste local. Bateaux échoués, cascades de fleurs, colonnes bariolées ou sculptures contemporaines rivalisent de créativité sur les terre-pleins centraux. Certains urbanistes affirment même que les ronds-points, parce qu'ils obligent l'automobiliste à ralentir, revalorisent le local.

Le rond-point, centenaire, est donc devenu un "objet urbain" banal, à la mode même, pourrait-on dire, si l'on considère l'explosion du nombre de ronds-points depuis une vingtaine d'années.


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