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 VRAI OU FAUX 
Février 2006

La douleur est toujours l'un des symptômes du cancer

Deuxième cause de mortalité en France, le cancer suscite bien des inquiétudes. On interpréte parfois une douleur comme la manifestation d'un cancer naissant. A tort ou à raison ?
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Le plus souvent, ce n'est pas la douleur qui permet de déceler un cancer : une tumeur n'est en elle-même pas douloureuse. C'est un groupement anarchique de cellules inorganisées. Comme elle ne peut constituer de réseau nerveux, la tumeur n'a donc aucune sensibilité. Pour qu'un cancer fasse mal, il faut donc qu'il touche, irrite ou comprime une partie sensible du corps humain, c'est-à-dire une zone innervée.

Il arrive toutefois que l'on détecte un cancer grâce à la douleur, mais c'est rare, car c'est une manifestation en général tardive.

Les cellules cancéreuses, en gris, se développent de façon anarchique, jusqu'à former un amas, la tumeur. Celle-ci fait mal si elle touche ou irrite des cellules nerveuses.

Symptômes : saignements, gênes, irritations
Si ce n'est donc pas la douleur, quels sont les symptômes qui accompagnent un début de cancer ? D'abord la tumeur peut provoquer une hémorragie par les voies naturelles (la bouche, l'anus, les voies urinaires). Si elle comprime des organes, elle peut aussi entraîner une gêne pour parler, pour avaler, pour respirer, pour aller à la selle ou pour uriner. Une compression tumorale entraîne également des troubles nerveux, comme une sensation d'irritation, de brûlure, ou une difficulté pour réaliser certains mouvements. Enfin, un cancer profond peut s'exprimer par une altération de l'état général, un amaigrissement et de la fatigue.

Le cancer ne se fait donc (en général) pas connaître par un mal au ventre ou autre. Signalons toutefois une exception : la tumeur du cerveau. Ainsi, le mal de tête (céphalée) est un des premiers signes de tumeur cérébrale : le cerveau est insensible mais entouré du liquide céphalorachidien, de méninges et d'os qui eux sont sensibles. En augmentant de volume, la tumeur bloque la circulation du liquide céphalorachidien et augmente la pression intracrânienne, ce qui provoque la douleur.

Attention toutefois, ce n'est pas parce que vous avez mal à la tête que vous avez un cancer ! Et plus largement, tous les symptômes cités ici ne s'associent, fort heureusement, pas systématiquement au cancer.

Pourquoi subsiste l'dée que les tumeurs sont douloureuses ? Parce que souvent, quand elles grossissent, les tumeurs empiètent sur le territoire des organes sains et stimulent des cellules nerveuses. Dans les tumeurs de l'abdomen, la douleur est due le plus souvent à l'obstruction mécanique d'un viscère (intestin, vésicule biliaire, vessie) qui entraîne des contractions et une dilatation douloureuses des parois. Quand l'os est atteint, il devient douloureux, bien qu'il soit peu innervé à l'intérieur, parce que la membrane qui l'entoure (le périoste) l'est beaucoup.

Plus douloureux à des stades avancés, mais pas toujours
A ces douleurs s'ajoutent des phénomènes d'inflammation ou d'infection. De plus, le traitement anticancéreux en provoque souvent aussi.

Environ 80% des tumeurs primitives des os, 50% des tumeurs du sein et 10% des leucémies ou des lymphomes sont douloureux. C'est déjà beaucoup trop, mais tous les cancers ne sont pas douloureux, même à un stade avancé.

D'ailleurs, la douleur ne signifie pas obligatoirement que la situation soit avancée ou grave. Le siège de la tumeur et son agressivité ont plus d'importance que son volume et son étendue. Selon l'OMS, une douleur modérée ou sévère est présente dans 60 à 90 % des cancers avancés. Certains malades n'auront jamais de douleurs spontanées.

 
 Sophie Fleury, L'Internaute
 
Magazine Science
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