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Des codes et des maths

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Les découvreurs du système RSA, Shamir, Adleman et Rivest.
Photo: Intel
Une fonction mathématique qui permet de chiffrer avec une clé, puis déchiffrer avec une autre : c'est la découverte, pendant l'été 1977, de trois chercheurs en informatique, Rivest, Shamir, Adleman. Ils nomment ce chiffre RSA, d'après leurs initiales.

RSA fonctionne selon les modalités suivantes : Alice crée une clé publique qu'elle diffuse afin que Bob et les autres puissent l'utiliser pour crypter les messages qu'ils adressent à Alice. Cette clé est une fonction à sens unique, donc Bob pourra coder, mais pas décoder avec cette clé. Alice possède également une clé privée, qu'elle est la seule à détenir, capable d'inverser les effets de sa clé publique.

De la difficulter de factoriser
Du point de vue mathématique, la clé publique est notamment basée sur un nombre N, produit de 2 nombres premiers, p et q, choisis par Alice et qu'elle seule connaît.

Une question se pose d'emblée : si tout le monde connaît N, n'est-il pas possible d'en déduire p et q ? Eh bien ce n'est pas si facile. Surtout si N est grand. Par exemple, si p et q sont de l'ordre de 10 exp 65, N est de l'ordre de 10 exp 130. Or, en 1995, on estimait à 50 ans le temps mis par un ordinateur à 100 MHz pour factoriser ce nombre. Pour des transactions bancaires, N tend vers 10 exp 308 !

Bien sûr, si l'on trouvait une méthode de factorisation rapide, ce système serait aussitôt périmé.

Enfin, mentionnons que trois autres hommes revendiquent la paternité du RSA : Ellis, Cocks et Williamson, du GCHQ (Government Communications HeadQuarters) anglais. Mais dans les années 70, leur découverte était "top secrète" : il était impensable de breveter cette invention. En 1997, leur rôle fut reconnu.

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