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L'apport informatique

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L'informatique, grâce à sa rapidité de calcul, a remplacé l'encodage mécanique.
L'encodage mécanique ne résiste pas aux cryptanalystes. L'informatique offre alors un moyen de chiffrement beaucoup plus sûr. Un calculateur peut en effet simuler une hypothétique machine à chiffrer extrêmement complexe, se montre très rapide, et surtout, a une manière différente de chiffrer : il travaille sur des chiffres et non sur des lettres. Pas étonnant alors que dès 1959 et l'invention du circuit intégré, une nouvelle ère s'ouvre aux cryptographes. Et aux cryptanalystes.

Tout en chiffres binaires
Dans les années 70, IBM conçoit le système Lucifer, ou DES (Data Encryption Standard), devenu ensuite la norme américaine officielle de chiffrement.

Comment fonctionne le DES ? En langage informatique, une lettre est représentée par une suite de 7 chiffres binaires (ou 7 bits), 0 ou 1. Par exemple, a=1000001. Une fois le texte traduit en langage binaire, le chiffrement commence. Le DES répartit cette suite de chiffres en blocs de 64 bits et brasse 16 fois les chiffres de chaque bloc. Le déchiffrage implique les opérations inverses : le receveur doit donc connaître les opérations qui ont servi à chiffrer.

A l'époque, le DES comportait une clé de chiffrement de 56 bits, c'était suffisant vu la puissance des ordinateurs de l'époque : cela signifiait que la clé pouvait prendre 2 exp 56 valeurs différentes, soit 72 millions de milliards ! Pourtant, en 1997, le DES fut brisé. Lui succéda alors l'AES (advanced encrytion standard), un chiffre assorti d'une clé de 128 bits.

La clé secrète pose problème
Si la cryptographie à clé secrète est devenue relativement sûre du moment que la clé soit suffisamment longue, il reste un hic : cette clé est la même pour l'envoyeur que pour le receveur. C'est-à-dire qu'avant de lire son message, le destinataire doit se la procurer.

Or, comment faire transiter celle-ci sans qu'elle soit interceptée ? Une solution : changer de clé à chaque usage. Dans les années 70, le gouvernement américain charge un organisme, la COMSEC (COMmunications SECurity) de distribuer ses clés : cela représentait des tonnes de cartes, rouleaux de papier, disques souples chaque jour… et un sacré budget !

Bref, l'inconvénient des systèmes de cryptographie à clé unique, c'est la production et le transport des clés : elles doivent être parfaitement aléatoires, et de longueur énorme.... tout cela pour une seule utilisation !

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