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 EXPOSITION 
Mars 2006

Ingres mis à nu

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Ingres (1780-1867)
Lieu : Musée du Louvre
Date : jusqu'au 15 mai
Horaire : lundi, jeudi et dimanche de 9h à 18h
mercredi, vendredi et samedi 9h à 22h
Tarif : 9,50 euros
Sur le Web : www.louvre.fr

Le musée du Louvre présente jusqu'au 15 mai une rétrospective consacrée au peintre aux Odalisques, Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867).

Le mystère Ingres

79 tableaux et 101 dessins ont été réunis afin d'apporter un nouveau regard sur l'artiste, sur ses œuvres mais également sur sa place dans le romantisme français. Cette exposition se propose en effet de donner aux visiteurs les éléments nécessaires afin de percer le mystère qui entoure cet homme aux multiples facettes. Des musées américains, anglais, russes ainsi que des collectionneurs privés se sont associés au Louvre pour réaliser cette exposition d'envergure, la première depuis quarante ans. Tous les aspects de son parcours, de son enfance à l'apogée de sa carrière dans les années 1840-1850, ont été abordés. Comme en témoigne les deux immenses toiles installées en début de parcours, "Jupiter et Thétis" et "Le songe d'Ossian", l'objectif est de montrer qu'entre la tentation et la mélancolie, l'artiste n'a jamais su vraiment choisir.

Ingres, le révolutionnaire
Connu essentiellement pour ses œuvres inspirées de l'Antiquité, il s'est surtout fait remarquer pour ses nombreuses extravagances en matière d'érotisme. Ce goût pour l'innovation, Ingres le connaît déjà lorsqu'il débute dans l'atelier de David. Ses premiers portraits peints attestent d'un sens très personnel des formes et de la couleur. Loin d'idéaliser le corps humain, il préfère le présenter tel qu'il est avec ses défauts et ses imperfections mais également au travers de sa beauté naturelle. Pour cela, sa palette de couleurs est son meilleur moyen d'action. Jaune ou rouge, tout est prétexte à la provocation. Son voyage en Italie dès 1806 l'amène à se familiariser avec les œuvres de maîtres de la Renaissance italienne et à réaliser ses premiers grands nus féminins. Que ce soit en peinture ou en dessin, Ingres aime à se décrire lui-même comme un révolutionnaire. Cette insatiable recherche picturale sur la nudité le conduit à innover au fur et à mesure. Cette sensualité audacieuse est le sujet de prédilection de l'artiste durant toute sa vie. Mais l'originalité de cette rétrospective est liée au rattachement de ses extravagances au contexte historique et artistique dans lequel il évolua.

La politique à la rescousse de l'artiste
C'est en effet ses oeuvres politiques qui vont lui accorder sa renommée en France. Le natif de Montauban s'est fixé pour objectif de faire les yeux doux au pouvoir en place. Peu importe le souverain, il n'a aucun parti pris. En 1804, il réalise un tableau de propagande représentant Napoléon et en 1820, il peint "Le vœu de Louis XIII" qui connaît un grand succès au Salon de 1824. Parmi les nombreux portraits présentés, il y a de multiples toiles rarissimes tels que les portraits de Betty de Rotschild, du Duc d'Orléans ou encore de la princesse de Broglie.

Une manière d'aborder la vie et l'œuvre de cet artiste hors des sentiers connus en effectuant à la fois un retour à l'histoire et en ayant une autre approche de sa biographie. Ingres a marqué, voir parfois choqué, ses contemporains. Or, l'héritage et l'empreinte qu'il laisse restent indéniables dans l'histoire de l'art. Ses prises de liberté inspirèrent les générations suivantes comme Picasso ou Degas. L'exposition mise en avant au Louvre revisite la carrière et la vie d'Ingres à travers ses tableaux et ses dessins venus du monde entier

En savoir plus Ingres (1780-1867)

 
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