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 EXPOSITION 
Septembre 2005

Collioure, berceau du fauvisme

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Pratique
Nom : Matisse-Derain, un été fauve
Date : jusqu'au 2 octobre
Horaire : 10h-18h
lieu : Musée départementald'art moderne de Céret
Adresse : 8, Bd Maréchal Joffre 66400 Céret
Tarifs : plein tarif = 5,50 euros, tarif réduit = 3.50 euros
Info : Musée de Céret

Centenaire oblige, le fauvisme et ses artistes sont à l'honneur cette année. A cette occasion, le Musée départemental d'art moderne de Céret propose un retour aux sources et à l'origine de ce mouvement à travers l'exposition " Matisse-Derain, un été fauve". Jusqu'au 2 octobre, le visiteur peut ainsi découvrir les œuvres réalisées durant l'été 1905 à Collioure par deux grands noms de la peinture, Henri Matisse et André Derain. Cette rencontre qui se conclue par une explosion de couleurs marque ainsi un tournant dans l'histoire de la peinture en donnant naissance à un nouveau mouvement, le fauvisme.

Collioure, source d'inspiration

Son château royal, le fort Saint Elme, la tour de Madeloc, le Cloître du Couvent et son port ont fait la renommée de cette petite commune des Pyrénées orientales. C'est dans ce cadre teinté des couleurs du sud que Matisse et Derain ont ouvert la voie aux "Fauves". Le 16 mai 1905, Matisse est le premier à venir se réfugier dans ce hameau de bord de mer. Ce besoin de faire le point, de se ressourcer et de trouver aussi son propre style, l'ont conduit à s'échapper du tumulte parisien et des lieux de villégiature habituellement très prisés par les peintres. Les tons vifs et décalés, la lumière et la beauté de ce port adossé aux contreforts pyrénéens subjuguent l'artiste. Transporté par la magie des couleurs, Matisse souhaite partager son enthousiasme avec son ami, André Derain à venir le rejoindre.
C'est ainsi que du 5 juillet au 24 août, cet autodidacte adepte de Cézanne le rejoint et découvre ce décor de rêve. Les deux hommes ne se ressemblent pourtant pas tellement dans leur style. Matisse est plus mature et plus intellectuel tandis que Derain est plus audacieux et plus aventureux. Ils ont toutefois un même désir, se départir des modèles anciens et sortir de cet académisme qui pèse sur la peinture française. C'est ainsi que ce mélange des genres va donner naissance à un nouveau mouvement pictural où la couleur domine.

La libération de la couleur
Pendant cet été 1905, Derain et Matisse peignent sans répit, transportés par la lumière et les couleurs du pays. Ils choisissent les mêmes lieux mais ne travaillent jamais au même moment ni à partir du même endroit. Certes, chacun garde son style mais les deux peintres ne se limitent plus à décrire simplement leur sujet. Ils transcrivent surtout leurs émotions rendant ainsi plus vivant leur tableau. Ils représentent les choses telles qu'ils les voient et non plus telles qu'elles sont. La couleur est le meilleur moyen de traduire ces sentiments. Elle devient subjective et expressive. Ce sont des couleurs pures et violentes posées en larges aplats et provenant directement du tube. Dès lors, la couleur prédomine sur les formes. Ces dernières sont simplifiées tout comme les ombres et les perspectives.

Une exposition en l'honneur des fauves
De cette période, une trentaine de toiles, une vingtaine de dessins et une cinquantaine de croquis ont été réalisés par Derain tandis que Matisse est revenu avec quinze toiles, quarante aquarelles et cent dessins. Des paysages du port à ceux du village en passant par des autoportraits, les deux peintres ont traité un large panel de sujets. Cette exposition propose donc de découvrir plus d'une centaine d'œuvres qui n'ont jamais été réunies ni confrontées au site. La "Vue de Collioure" de Matisse côtoie "Les Voiliers à Collioure" de Derain. Cette exposition a souhaité confronter ces œuvres avec des photographies de l'époque permettant au visiteur de comprendre et de visualiser ce que les peintres ont découvert. Une cartographie de la commune de Collioure de 1905 en peintures et en images.

 
 Laetitia Devillars, L'Internaute
 
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