Réaliser un livre sur les "Forêts de légende", nétait-ce pas un projet un peu hasardeux ?
Sur le fond, oui : c'était un projet ambitieux, et les forêts sont tellement remplies de mystères qu'on ne saurait ambitionner de tous les approcher ! Du point de vue de l'édition, non : j'avais déjà publié, chez Arthaud/Flammarion, "La France des légendes" et "Mystères et légendes de la mer", deux livres qui avaient eu du succès auprès des lecteurs. Je suis passionné par ces questions, autant que par la science, et j'aime raconter des histoires...
Comment avez-vous choisi les forêts que vous avez sélectionnées ?
J'ai choisi les forêts où les plus belles légendes avaient été narrées ; et celles que j'avais parcourues sur mes deux pieds, lors de mes balades sur les sentiers sauvages. Certaines légendes étaient connues (Brocéliande, etc.), d'autres beaucoup moins.
Qu'elle est celle qui vous a le plus marqué et pour quelle raison ?
J'aime bien la légende normande de la "Forêt qui marche" : les arbres sont habités par des lutins et des elfes, qui prennent la défense des pauvres paysans contre le méchant seigneur. Les chênes et les hêtres se mettent en mouvement pour chasser les sbires du mauvais maître. Au reste, c'est un peu l'histoire de la forêt de Birnam, dans "Macbeth" de Shakespeare.
Vous avez vous-même pris des photos qui sont dans cet ouvrage. Quel matériel avez-vous utilisé ? Avez-vous essayé dadapter le style de la photo à lhistoire ou la légende qui accompagne la forêt ?
J'ai pris une partie des photos, pas toutes (les autres sont de divers photographes). Il s'agissait toujours de photographier la forêt dans laquelle la légende était née, ou de représenter une scène qui rappelle ce récit (par un symbole, une atmosphère...). Pour cela, j'ai utilisé mon appareil photo : un vieux et solide Nikon F.801 S qui m'a accompagné autour du monde et des films diapos Fuji Velvia Professionnel.
On connaît votre engagement pour la sauvegarde de lenvironnement. Que pensez-vous de létat des forêts françaises aujourdhui ?
La forêt française ne se porte pas si mal, elle est même en extension à la suite de ce qu'on appelle la "déprise agricole" (l'abandon des terres par les paysans), notamment dans les montagnes. Il y a encore trop de plantations sylvicoles de résineux en plaine. Les forêts des pays pauvres (non seulement dans les contrées tropicales, mais en Chine, en Russie, etc.) sont dans un état catastrophique. C'est à pleurer, tant en Afrique qu'en Asie du Sud-Est ou en Amazonie...
En savoir plus Yves Paccalet
» voir également la retranscription du chat Yves Paccalet
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