La destruction du dzong de Wangdue Phodrang : une perte inestimable

Une triste nouvelle est arrivée depuis la terre du dragon tonnerre. Une des plus vieilles forteresses du Bhoutan a pris feu, dimanche 24 juin 2012, entre 16h et 17h. La cause de l’incendie est probablement un court circuit électrique. Le dzong détruit représente une grosse perte, culturelle et historique, pour le peuple bhoutanais. Les dzongs sont des monuments typiques du Bhoutan. Je vous invite à en apprendre un peu plus sur ces lieux riches en histoire.


Le dzong de Wangdue Prodang







Situé au centre du Bhoutan, dans le village qui porte le même nom, le dzong de Wangdue Prodang (prononcé Wangdi) est littéralement perché sur un éperon, aux confluences des rivières Phochu-Mochu et Dangchu.  Ce monument se trouve à seulement 2h30 de route de Thimphu, la capitale du Bhoutan. On s’y rend par une route sinueuse, à travers les montagnes Noires.


Construit par l’Unificateur du Bhoutan

Le dzong fût construit en 1638 par Zhabdrung Ngawang Namgyel, communément appelé l’Unificateur du pays. C’est la 3ème plus vielle forteresse du Bhoutan, après Semtoka et Punakha. Le nom de ce monument est né d’une rencontre entre Zhabdrung, signifiant « l’homme devant qui l’on se prosterne » et un jeune garçon. En arrivant au bord de la rivière où il souhaitait construire le dzong, l’Unificateur a rencontré ce garçon qui construisait un château de sable. Zharbdrung lui demanda quel était son nom, le garçon répondit : Wangdue. D’où le nom du dzong Wangdue Prodang: le palais de Wangdue.



Qu’est qu’un dzong ?

L’importance des dzongs dans l’histoire du Bhoutan

Monastère-forteresses bouddhistes, les dzongs sont une spécificité du royaume du Bhoutan. Ces bâtisses que l’on retrouve à travers le pays ont toujours eu plusieurs rôles. Le Bhoutan compte 20 districts, chacun possède un Dzong. Lieu de l’autorité du district commandé, c’était autrefois un centre religieux, militaire, administratif et social. Construits à partir du XIIème siècle, les donzgs furent largement développés sous le règne du grand lama Ngawang Namgyal au XVIIème  siècle, lorsqu’il unifia le Bhoutan moderne.


Les pouvoirs ecclésiastique, administratif et militaire étaient confiés à deux dzongpöns ou Maîtres du fort. L’un était religieux et l’autre laïc, mais avec des pouvoirs égaux. Cette division du pouvoir est également mise en avant dans l’architecture même du Dzong. Une partie est religieuse, avec le temple et le logement des moines. L’autre est consacrée aux tâches administratives et militaires.


L’architecture des dzongs

De style massif, les dzongs étaient construits tels de véritables forteresses, capables d’accueillir la population locale en temps de guerre. Les murs extérieurs, très épais, abritent un ensemble de logements pour les moines, de temples, de cours et de bureaux administratifs. Sans plan précis, c’est le lama qui indiquait les dimensions à suivre, suivant son inspiration.


Haut lieu d’échange, le Dzong accueil encore aujourd’hui les festivals bouddhistes et autres célébrations religieuses (Tséchu).

Malheureusement, de nombreux monastère-forteresses ont été endommagés par le tremblement de terre de 1897. Alors que d’autres ont subit le même sort que le dzong de Wangdue Prodang.



Découvrir le Bhoutan…

Le pays vient de perdre un dzong de grande importance, mais ne reste pas sans merveilles à découvrir ! Le Bhoutan est une terre préservée qui parle à notre imaginaire autant qu’à notre désir de sérénité. Ce petit royaume bouddhiste a su conserver toute son authenticité et sa culture.

Je vous invite à découvrir le Bhoutan, un pays exceptionnel et fascinant, encore fermé au tourisme de masse. Architecture bouddhiste et spiritualité, paysages hors du commun et nature préservée, traditions ancestrales et festivals hauts en couleurs… Le Bhoutan est une destination unique, c’est le voyage d’une vie.