Un nouveau service gratuit de La Poste propose de vous déshabiller, et crée la polémique

Un nouveau service gratuit de La Poste propose de vous déshabiller, et crée  la polémique Une nouvelle initiative de La Poste facilite le retour des colis aux usagers : le service est gratuit mais fait polémique.

Ces dernières années, faire ses achats sur Internet est devenu monnaie courante. Ce mode de consommation est même privilégié par les consommateurs dans bien des cas. Néanmoins, sur la totalité des colis expédiés, un tiers retourne à leur expéditeur. C'est considérable. C'est pourquoi La Poste propose aux usagers un nouveau service gratuit qui leur permet de renvoyer plus facilement et plus rapidement les commandes dont ils ne sont pas satisfaits. Comment ? L'idée est assez assez déconcertante...

Ce nouveau service a fait son apparition dans quatre différents bureaux à Paris, à Lannion et un à La Rochelle dans le bureau de poste de l'hôtel de ville. Le concept est d'installer une cabine d'essayage au sein du bureau pour permettre aux clients d'essayer leurs achats directement sur place. Dans le cas où l'article ne conviendrait pas, les usagers n'ont qu'à refermer le colis et le laisser entre les mains du personnel, qui s'occupera de le renvoyer à l'expéditeur.

Sur France 3 Nouvelle Aquitaine, la directrice du bureau de Poste de La Rochelle, Sandrine Theuns-Guittard, explique que "si ça ne vous va pas, vous avez à votre disposition du scotch pour remballer votre colis". Et manifestement, le service est apprécié. Une cliente interrogée estime qu'il est "pratique d'essayer sur place et de renvoyer le colis si ça ne me convient pas". La directrice d'un bureau de poste parisien où une telle cabine a également été installée explique auprès de Centre Presse Aveyron que le personnel "s'est aperçu que les gens venaient chercher des colis et, une heure après, les ramenaient". Pour elle, ce service est "un gain de temps (...) puis c'est vraiment original". Le but de ce nouveau service gratuit est, selon La Poste, une volonté de se démarquer, dans un contexte où le marché du colis est très concurrentiel.

Cette idée ne ravit cependant pas tout le monde. Auprès de France 3 Nouvelle Aquitaine, Simon Laumonier, cofondateur de la friperie Origin basée près de Poitiers, regrette que dans ce contexte où "le colis est un marché en pleine expansion, c'est à celui qui aura les contrats des géants américains". L'entrepreneur spécialisé dans la mode de seconde main se dit perplexe face à un tel service qui pourrait remettre en question la place des commerces de proximité.

Même constat pour la Confédération des commerçants de France qui a exprimé dans un communiqué que cette initiative de La Poste "suscite un profond mécontentement parmi les commerçants indépendants de proximité et présente des risques sérieux pour le tissu économique local si elle est déployée à l'échelle nationale". Face à ces inquiétudes, La Poste a déclaré à l'AFP que "l'objectif n'est pas du tout de s'opposer aux commerçants de centre-ville, mais au contraire de créer du trafic" mais aussi de "simplifier la vie de nos clients".