Une forme de vie ni animale, ni végétale, ni même bactérienne, affole les scientifiques

Une forme de vie ni animale, ni végétale, ni même bactérienne, affole les scientifiques

Ces étranges fossiles qui intriguent les scientifiques depuis des décennies ne sont ni des plantes ni des animaux, mais un peu des deux. Une "étrange fusion" de la vie et une découverte majeure.

Si les découvertes scientifiques sont régulières dans le domaine de la biologie, certaines marquent les esprits. Difficile à croire, mais il arrive encore à notre époque de découvrir de nouvelles espèces, d'en voir réapparaître alors qu'elles étaient présumées disparues, ou même parfois de revoir totalement les connaissances sur une forme de vie. Une étude publiée dans la revue scientifique internationale "Review of Palaeobotany and Palynology" récemment s'est ainsi penchée sur des fossiles dont la nature défie les certitudes scientifiques depuis des décennies.

Ces fossiles, remontés sur une très longue période allant d'il y a près d'un demi-milliard d'années à nos jours, correspondent à une forme de vie qui n'est ni animale, ni végétale, ni même bactérienne. Et il ne s'agit pas non plus d'un champignon ! Ils ont été cités dans plusieurs études par le passé sans avoir jamais été clairement identifiés. S'ils ont pu être considérés dans les années 1960 comme des formes d'organismes familliers (coquilles, algues, spores,...), "leur affinité biologique n'a jamais été établie", explique Andreas Koutsodendris, co-auteur de la nouvelle étude.

Ce n'est qu'en 2012 que les paléontologues Bas van de Schootbrugge et Paul Strother réalisent que ces fossiles pourraient être des traces d'une autre forme de vie. Certains en effet ressemblent étrangement à des empreintes digitales. Et les deux chercheurs de l'époque vont immédiatement faire le rapprochement avec quelque chose de connu : les euglénides, une forme de vie résultant d'une fusion d'un groupe d'êtres vivants qu'on découvre encore aujourd'hui. Quand ils sont soumis à un stress, ceux-ci s'enveloppent en effet d'un kyste protecteur, dans lequel ils se plongent dans un état de dormance, une forme de somnolence ou de vie ralentie. Et ce kyste est semblable lui aussi à une empreinte digitale !

C'est là que la nouvelle étude intervient : elle a permis non seulement de confirmer que les mystérieux fossiles étaient une forme d'euglénides, des organismes aquatiques qui ont commencé à se distinguer des autres formes de vie il y a environ un milliard d'années. Mais elle a aussi établi une chronologie de ces êtres vivants qui pourrait remonter à l'époque des dinosaures ! Ces formes de vies on probablement "enduré et survécu à toutes les extinctions majeures de la planète", estime Van de Schootbrugge, enthousiaste.

Il faut dire que nos étonnants euglénides sont capables d'obtenir de l'énergie grâce à la photosynthèse, à la manière d'une plante, tout en consommant en parallèle d'autres êtres vivants, comme un animal ! De quoi les rendre très résilientes. Désormais, il s'agit d'en apprendre davantage sur ces êtres vivants qui pourraient nous en dire plus sur l'extinction massive qui a fait disparaitre 95% des espèces il y a environ 250 millions d'années.