Adrien Quatennens : un retour discret mais certain après l'affaire de la gifle

Adrien Quatennens : un retour discret mais certain après l'affaire de la gifle Condamné pour violence conjugale en décembre 2022, le député insoumis compte bien revenir en politique. Un retour qui n'est pas au goût de tout le monde.

Absent des médias pendant des mois, Adrien Quatennens amorce un discret retour en ce début d'année. Le bras droit très prometteur de Jean-Luc Mélenchon avait été fauché en plein vol fin 2022 par une affaire de violence conjugale : après avoir reconnu avoir giflé son ancienne compagne, il avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Jeudi 18 janvier, le député insoumis a pris la parole devant la presse, à l'issue de ses vœux à sa circonscription lilloise (Nord). "J'ai pu commettre des erreurs dans ma vie, que je regrette, je les ai reconnues, j'ai compris, j'ai payé, j'ai travaillé, j'ai le droit désormais de continuer d'avancer", déclarait-il.

"Il ne s'agit pas de revenir comme si de rien n'était", affirme Quatennens dans le Figaro vendredi 26 janvier, tout en confiant qu'il lui a fallu du temps pour "se réparer personnellement". A la suite de sa condamnation, le député avait été suspendu pendant quatre mois du groupe LFI à l'Assemblée. Son retour avait suscité la colère de nombreux membres de la Nupes, au point qu'il avait été définitivement exclu de l'intergroupe des gauches. "En tant que femme de gauche, j'ai été heurtée par la gestion de cette affaire gravissime", témoigne une députée écologiste dans le Figaro, qui ne se réjouit pas d'entendre à nouveau parler de l'élu du Nord.

"On sent qu'il se prépare"

Pourtant, le retour d'Adrien Quatennens sur le devant de la scène n'est pas soudain, affirme une de ses collègues de la majorité présidentielle, qui siège comme lui à la commission des Affaires sociales : "Après son exclusion, on l'a vu en commission, où il intervient de plus en plus souvent, comme si de rien n'était. Il se montre de plus en plus et on s'habitue à le revoir. C'est un retour crescendo, très calculé, on sent qu'il se prépare."

Quatennens, pour sa part, affirme que son retour est motivé par le contexte politique, notamment le spectacle de la "montée de l'extrême droite". L'effondrement de la Nupes et les querelles internes à La France insoumise le poussent également à réagir :  "Je ne me résous pas à voir l'héritage de la campagne de Jean-Luc Mélenchon saccagé", déclare-t-il. Il faut dire aussi qu'aucun de ses collègues n'a encore su s'imposer comme l'héritier naturel du fondateur de La France insoumise en vue de 2027. Quatennens voit-il aussi loin ?