"Risque nucléaire" et réponse à Macron : Poutine lance de nouvelles menaces contre l'Otan

"Risque nucléaire" et réponse à Macron : Poutine lance de nouvelles menaces contre l'Otan

Vladimir Poutine s'est adressé aux Russes et n'a pas manqué de lancer de nouvelles menaces à l'égard de l'Occident et aux conséquences de l'envoi de troupes en Ukraine, ce jeudi 29 février lors de son discours annuel.

Vladimir Poutine sort du silence. Le président russe s'est adressé à sa nation depuis le Palais des Congrès à Moscou, à l'occasion de son discours annuel, ce jeudi 29 février. Un moment pour le chef du Kremlin de faire un bilan de la politique du pays et de revenir sur le conflit avec l'Ukraine. Dès le début de sa prise de parole à 10 heures (heure de Paris), le président s'est félicité de l'avancée de l'armée russe sur le territoire ukrainien et a déclaré que "les capacités militaires des forces armées (russes) ont été multipliées. Elles avancent avec assurance dans plusieurs directions."

Peu de temps avant le discours du président, l'armée russe a annoncé avoir repoussé un commando de forces spéciales ukrainiennes dans le sud du pays et a déclaré avoir tué "jusqu'à 25 militaires". De son côté le ministère de la Défense russe a affirmé dans un communiqué que des soldats "ont détruit un groupe de sabotage ukrainien (...) qui avait tenté de débarquer à bord de canots à moteur rapides" près de l'isthme de Tendrivska en mer Noire, le long de la partie occupée de la région ukrainienne de Kherson.

Menace nucléaire et réponse à Macron

Vladimir Poutine s'est ensuite adressé à l'Occident, qu'il accuse de vouloir "semer la discorde" en Russie. Il a également dénoncé la "décadence de l'Occident" qui a selon lui "des valeurs morales qui sont détruites". Le président a aussi tenu des propos hostiles en abordant le sujet de l'Otan après la récente inclusion de la Suède dans l'organisation, le 26 février dernier. "Nous devons renforcer notre district militaire occidental alors que la Finlande et la Suède sont entrées dans l'OTAN" a indiqué le président russe avant de menacer sans détour l'Occident : "Les conséquences pour les intrus seront plus tragiques, nous avons des armes capables d'atteindre des cibles sur leur territoire". Vladimir Poutine a renoué avec les menaces sur une escalade militaire allant jusqu'à estimer qu'un "risque de conflit nucléaire" existe.

Répondant aux actions et décisions de l'Otan, le chef du Kremlin a fait allusion aux récents propos d'Emmanuel Macron sur la possibilité d'envoyer des troupes en Ukraine : "Ils ont parlé de la possibilité d'envoyer en Ukraine des contingents militaires occidentaux (…) Nous nous souvenons du sort qu'ont subi ceux qui ont déjà envoyé leurs contingents sur le territoire de notre pays. Mais aujourd'hui, les conséquences pour les éventuelles interventions seront bien plus tragiques". Des déclarations faites pour dissuader l'Occident d'engager ses troupes.

Moscou vraiment "prêt à un dialogue" avec Washington ?

Les Etats-Unis sont quant à eux accusés par Vladimir Poutine "d'entraîner" la Russie "dans une course aux armements". Il a aussi dénoncé la politique des autorités américaines qui selon lui veulent "montrer qu'elles dirigent le monde comme avant" et font preuve de "démagogie" avant les élections présidentielles prévues en novembre prochain. Malgré ces accusations et sa théorie selon laquelle l'Amérique n'est prête à négocier que lorsque c'est avantageux pour elle, le président russe s'est déclaré "prêt à un dialogue" avec les Etats-Unis à propos des questions de "stabilité stratégique".

Le président russe s'est adressé ouvertement aux Etats-Unis : "Notre position est claire, si vous voulez discuter de questions de sécurité et de stabilité qui sont importantes pour la planète entière, alors il est nécessaire de le faire uniquement dans un même ensemble, et bien sûr en incluant tous les aspects qui affectent nos intérêts nationaux, et qui ont un impact sur la sécurité de notre pays, la Russie".