Antisémitisme à Marseille : l'agression est-elle terroriste ?

Antisémitisme à Marseille : l'agression est-elle terroriste ? Une enquête a été ouverte pour "tentative d’assassinat" et "apologie du terrorisme". A Marseille, un mineur a agressé, avec une machette, un enseignant juif.

[Mis à jour le 11 janvier 2016 à 23h55] Agé de quinze ans et onze mois, un jeune homme de nationalité turque et d'origine kurde a porté des coups avec une machette à un enseignant juif qui portait une kippa. Ce dernier a été légèrement blessé et, selon le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, l'enseignant a pû se protéger avec son livre religieux. Les faits se sont déroulés ce lundi 11 janvier 2016, à Marseille. L'agresseur a ensuite pris la fuite avant d'être interpellé par la Brigade anticriminalité (BAC). Depuis la section antiterroriste du parquet de Paris a été saisi de cette affaire et a ouvert une enquête pour "tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste".

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"Attaque à la machette à Marseille : l'auteur prévoyait aussi de s'en prendre à des policiers"

Lors de l'agression, il n'a pas revendiqué son acte mais il s'est expliqué devant les policiers. Le jeune homme a expliqué avoir agi "au nom d'Allah" et de "Daech". Pour lui, "les musulmans de France déshonorent l'islam et l'armée française garde les juifs". Le procureur de la République estime qu'il "s'agit à l'évidence d'une agression à caractère antisémite" avec une "forme de préméditation". Au moment de son arrestation, il a précisé aux policiers " qu'il s'armera, dès qu'il sortira, d'armes à feu pour tuer les policiers". Quand il a été arrêté, il portait sur lui un couteau en céramique de 20 cm dont il voulait se servir pour agresser les policiers.

L'agresseur est inconnu des services de police et de renseignement. Il assure s'être radicalisé seul sur internet. Cet adolescent est scolarisé dans un établissement de Marseille. Il est présenté comme un bon élève et obtenait de bons résultats. Le procureur a précisé qu'il n'avait pas d'antécédents judiciaires ni psychiatriques. Le président de la République, François Hollande, a dénoncé un acte "innommable et injustifiable". Sur Twitter, le ministre de l'Intérieur a rapidement publié un message : "Soutien à la victime de la révoltante agression antisémite de Marseille. Enquête en cours sous l'autorité de la Justice". Sur les réseaux sociaux, le Premier ministre, Manuel Valls, s'est dit révulsé. 

Sa famille a précisé tout ignorer de sa radicalisation. Une source proche du dossier avait qualifié l'agresseur de "très excité, mais qui revendique clairement son acte". Dans un communiqué, la présidente du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Marseille Provence, Michèle Teboul, a souligné : "L'agresseur a clairement revendiqué son acte au nom de l'islam et de sa haine des juifs". Cette agression intervient moins de deux ans après celle d'un enseignant juif, avec un couteau, dans le nord de la cité phocéenne.