Daniel Forestier : pourquoi cet ex-espion de la DGSE a-t-il été tué ?

Daniel Forestier : pourquoi cet ex-espion de la DGSE a-t-il été tué ? L'ancien agent de la DGSE Daniel Forestier a été tué par balles jeudi 21 mars. Il était mis en examen, suspecté d'être impliqué dans un projet d'assassinat d'un opposant politique congolais.

Le corps de Daniel Forestier a été retrouvé le 21 mars 2019, au pied d'une voiture dans la commune de Ballaison en Haute-Savoie, rapporte Le Monde. La victime est un ancien agent de la DGSE, mais aussi un ancien militaire. Selon les premiers éléments de l'enquête, Daniel Forestier a été atteint par cinq balles dans le thorax et la tête. Un modus operandi qui, d'après les éléments, laisse penser qu'il a été exécuté par des tueurs professionnels. Le parquet de Thonon-les-Bains a ouvert une enquête pour "assassinat en bande organisée" et "association de malfaiteurs".

L'enquête, d'abord confiée à la section de recherche de gendarmerie de Chambéry, est maintenant entre les mains de la police judiciaire de Lyon. Selon le parquet, les premiers éléments de l'investigation laissent penser à un règlement de comptes. Une piste nourrie par le profil et le passé de Daniel Forestier ; même si à l'heure actuelle, aucun élément matériel ne permet d'établir avec certitude un lien entre cet assassinat et l'affaire dans laquelle il était impliqué.

Daniel Forestier : un espion déjà mis en examen

Daniel Forestier était sorti de l'ombre à l'automne dernier. Il avait été mis en examen à Lyon le 12 septembre pour "participation à une association de malfaiteurs" et "détention d'explosif". La justice le soupçonnait alors d'avoir pris part avec un autre ex-agent de la DGSE, Bruno Susini, au projet d'élimination de Ferdinand Mbaou, un opposant politique congolais. Daniel Forestier aurait reconnu le projet d'élimination auprès d'agents de la DGSI. Il aurait revendiqué avoir pris le leadership d'un groupe qui s'était mis en tête d'éliminer cet opposant politique qui résidait en France, dans le Val-d'Oise, au motif qu'il cherchait à renverser le président de la République du Congo. Un projet finalement jugé irréalisable.

Les circonstances de la mort de l'ancien agent de la DGSE restent encore mystérieuses. Malgré l'intervention possible de tueurs professionnels, aucun autre élément n'établit de lien entre sa mort et le projet d'attentat contre Ferdinand Mbaou, ou sur d'éventuels commanditaires. La DGSE a fait état au Monde d'une "certaine émotion" après la mort de l'ancien agent.