Lardin-Saint-Lazare : Terry Dupin dans un état grave, les habitants témoignent

Lardin-Saint-Lazare : Terry Dupin dans un état grave, les habitants témoignent

Le retour à la vie normale ou presque. Après plus de 36h de traque, le forcené a été neutralisé par le GIGN et se trouve dans un état critique. Entre soulagement et incompréhension, les habitants témoignent.

[Mis à jour le 1er juin à 11h08] Après des heures de confinement, la ville de Lardin-Saint-Lazare et la commune voisine de Condat-sur-Vézère, reprennent un semblant de vie normale après la traque de Terry Dupin, un ancien militaire retranché pendant plus de 36h dans les bois. Neutralisé par le GIGN, le forcené se trouve toujours dans un état grave après avoir été blessé par balle à la gorge lors d'un tir de riposte. Si le soulagement est le maître mot de plusieurs habitants, les témoignages se multiplient comme avec cet homme qui a permis l'interpellation. "Sur la route de Bouillac, en direction de Terasson, à 300 mètres, j'ai vu une personne arrivant déterminée avec une grosse arme. Sur le moment, je n'avais pas compris tout de suite que c'était la personne recherchée", indique-t-il auprès de LCI. "J'ai tourné ma tête et je l'ai vu courir, traverser la route principale où les gendarmes étaient positionnés. J'ai tout de suite fait demi-tour et prévenu la patrouille qui était à côté pour prévenir que c'était l'individu recherché.

Sloane et Kévin ont également témoigné auprès de BFM TV et LCI, expliquant ne pas avoir vu un homme "méchant". "Il avait un fusil d'assaut. Il n'avait pas l'air bourré ni méchant et n'a pas fait de geste brusque ou de menace. Mais il ne courait pas comme n'importe qui, il savait ce qu'il faisait. Il semblait déterminé. On était un peu perdus, on ne comprenait pas ce qu'il se passait. Quand je lui ai parlé, je pensais que c'était un gendarme", explique l'un des deux témoins.

Qui est le forcené, un ancien militaire de 29 ans ?

Le suspect est un ancien militaire âgé de 29 ans, né en région parisienne et résidant en Dordogne depuis l'âge de 7 ans. Selon des témoignages cités par BFM TV, le fugitif a eu deux enfants avec son ancienne compagne qui sont nés en 2014 et 2016. Leur relation a été ponctuée par des conflits et des séparations, que le fugitif aurait mal vécu. A plusieurs reprises, l'homme a été menaçant comme en 2017 où il s'était rendu chez elle pour tout saccager son domicile. Il était ensuite revenu quelques jours plus tard, au début du mois d'août, et s'était caché dans un placard de la chambre avant d'être surpris par le nouveau compagnon. Il les avait menacés avec un couteau avant de s'enfuir et de revenir avec un pistolet.

Sur BFM TV, la patronne du fugitif, décrit quelqu'un "d'exemplaire" au travail, "de très droit, à qui on n'a rien à reprocher". "Ce genre de choses ça paraît assez impromptu et fou. C'est la douche froide, ça fait bizarre".

Un suspect condamné à quatre reprises

L'homme a été condamné à quatre reprises par la justice pour des violences conjugales "au préjudice de son ex-compagne", a indiqué dimanche soir Solène Belaouar, la procureure de la République de Périgueux. 

  • Sa première condamnation pour violence sur conjoint a été actée par le tribunal de Bergerac le 17 mars 2015 avec une peine de six mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans.
  • Puis, le 22 février 2017, le tribunal de Périgueux l'a à nouveau condamné à six mois avec sursis, une peine assortie d'obligation de soins.
  • Sept mois plus tard, le 11 septembre 2017, le même tribunal le condamne en comparution immédiate à un an d'emprisonnement avec mandat de dépôt.
  • Pour des faits commis en janvier 2021, le même tribunal le condamne le 19 février en comparution immédiate à 16 mois de prison dont huit avec sursis et mise à l'épreuve, mais sans maintien en détention alors qu'il avait passé quelques semaines en détention provisoire, le temps de préparer sa défense. Le 3 mai dernier, sa peine de huit mois ferme est aménagée avec l'obligation de porter un bracelet électronique et de ne pas s'approcher de son ex-compagne, mère de ses trois enfants. Il n'était plus résident de la commune de Lardin-Saint-Lazare et avait obligation de fixer sa résidence en un autre lieu.

Un appel à témoin lancé pour retrouver Terry Dupin

Lors d'un point presse en fin de matinée, le préfet et le général en charge des opérations avait décidé de diffuser la photo de l'individu ainsi que son nom.

Quel dispositif pour la traque de l'homme ?

Les GIGN de Toulouse et de Satory, en région parisienne, et plus de 300 gendarmes ainsi que des équipes cynophiles, appuyés par sept engins blindés et sept hélicoptères se sont mobilisés pour retrouver cet homme caché dans une zone boisée difficile d'accès, de 4 km2. 

Comment s'est déroulé les 36h avant l'arrestation de Terry Dupin ?

Dimanche à minuit, dans la petite commune du Lardin-Saint-Lazare, un homme assure avoir été frappé par Terry Dupin, l’ancien concubin de sa petite amie alors qu’il se trouvait au domicile de la jeune femme. Après avoir subi plusieurs tirs, l'homme arrive à s'enfuir chez un voisin. Par la suite, les gendarmes sont alertés par plusieurs témoins, qui assurent que Terry Dupin déambule dans les rues de la commune, armée de deux carabines et d’un couteau. À 1h50 puis 2h20 dimanche matin, le forcené tire à plusieurs reprises en direction des gendarmes, touchant deux véhicules avant de prendre la fuite. Deux heures plus tard, le suspect croise deux mineurs sur un scooter. Les deux adolescents sont tenus en joue et selon les informations du Parisien, Terry Dupin aurait alors tiré dans leur direction, mais en visant le sol. Au petit matin, vers six heures du matin, un premier échange de tirs a lieu avec les gendarmes du Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie (PSIG). L’hélicoptère de la gendarmerie est également ciblé par des tirs. Peu avant 7h30, un nouvel échange de coup de feu a lieu avec les gendarmes et une "discussion s’engage", notamment téléphonique entre le fugitif et les gendarmes, mais "l’individu assure qu’il ne se rendra pas", confie une source proche du dossier citée par le Parisien. Peu avant 8 heures dimanche, une nouvelle série de tirs est constatée par les gendarmes, un bus de la gendarmerie mobile est atteint par des coups de feu. C'est seulement peu après-midi, qu'un habitant du secteur confirme avoir repéré le suspect à Condat-sur-Vézère à la suite de la diffusion de l’appel à témoin. Le suspect, qui tentait de sortir du périmètre mis en place par les militaires, ouvre le feu sur le GIGN à au moins deux reprises. Les gendarmes d’élite ripostent à plusieurs reprises et touchent le fugitif avant de l'interpeller.