Bébés retrouvés morts en Haute-Savoie : ce que l'on sait du drame de Rumilly
[Mis à jour le 6 janvier 2023 à 23h33] Une découverte macabre et une enquête ouverte. Ce vendredi 6 janvier 2023, la parquet d'Annecy a indiqué dans un communiqué qu'une enquête préliminaire pour "meurtre sur mineur de 15 ans" a été ouverte après que deux bébés morts ont été retrouvés dans un appartement de Rumilly, en Haute-Savoie, le dimanche 1er janvier. Les gendarmes ont découvert les dépouilles après que la mère de famille occupant le logement les a appelés pour signaler ses intentions suicidaires et la présence des deux cadavres chez elle.
Les deux bébés ont été retrouvés "emmaillotés dans une valise", a précisé la procureure de la République d'Annecy, Line Bonnet-Mathis, dans un communiqué. Un des enfants aurait été retrouvé à l'état de squelette et le second serait momifié, écrit Le Dauphiné libéré qui a révélé l'affaire.
De quoi sont morts les deux bébés ?
Les autopsies des deux dépouilles, réalisées mercredi, n'ont pas permis de déterminer la cause ni la date des décès, mais l'état des corps suggérerait que la mort des enfants remonte à plus d'un an. "La présence d'un cordon ombilical sur un des deux corps permet de supposer toutefois qu'il s'agissait d'un nouveau-né", a ajouté la procureure. D'autres analyses doivent être menées dans le cadre de l'enquête confiée à la brigade des recherches d'Annecy et à la section de recherche de Chambéry, toutes deux appuyées par la cellule d'identification criminelle d'Annecy.
La mère présumée des bébés morts hospitalisée
La mère présumée des deux bébés, qui n'est autre que la femme âgée de 35 ans, qui a signalé la présence des corps, a été hospitalisée "sous contrainte", a expliqué le parquet d'Annecy. France Bleu Pays de Savoie indique que l'état psychologique de la trentenaire ne permet pas aux enquêteurs de l'interroger pour le moment, ce qu'a confirmé la magistrate.
Une voisine de l'appartement de cet immeuble HLM de la Cité de la Salle à Rumilly, a également fait part de la fragilité psychologique de la mère de famille auprès de RTL : "Je sais qu'elle était malheureuse. Elle me disait qu'elle était toute seule, qu'elle n'avait pas de famille. En tout cas psychologiquement, elle n'était pas bien, ça c'est sûr." La voisine a ajouté que cette femme lui aurait exprimé à deux reprises sa crainte qu'on ne lui "enlève [ses] enfants". Toujours selon la radio, le compagnon ne se serait pas aperçu de la présence des corps des deux bébés. Le Dauphiné libéré rapporte qu'à ce stade, on ignore encore ce qui aurait poussé cette femme à appeler le 17.
Le père placé en garde à vue à son retour de l'étranger
Selon la procureure de la République d'Annecy, Line Bonnet, "le compagnon, en couple avec la mère de famille depuis 2019, et à l'étranger depuis le 13 décembre 2022, a été placé en garde à vue pour recel de cadavre, jeudi 5 janvier au matin, dès son retour en France". L'homme était parti passer les fêtes dans sa famille en Tunisie, selon les informations du Dauphiné libéré.
De l'autre côté de la Méditerranée, il aurait toutefois rapidement eu vent de ce qu'il se tramait chez lui. Toujours d'après le quotidien, il aurait tenté d'en savoir plus sur ce qui s'était vraiment passé avant de revenir sur le territoire français. La procureure a toutefois précisé qu'"aucune charge n'a été retenue contre lui" et qu'"il a été mis fin à sa garde à vue ce vendredi à 11h50". "La première chose positive, c'est que le papa soit mis hors de cause. C'est le vœu de tous que les enfants retrouvent leur papa", a confié, vendredi, le maire de Rumilly, Christian Heison, au Dauphiné libéré. Les deux enfants du couple, âgés de 3 ans et 18 mois, ont, pour l'heure, été confiés à l'aide sociale à l'enfance.
Des heurts connus au sein de la famille
D'autres témoignages rapportent que les gendarmes se seraient déjà déplacés dans l'appartement de la famille avant la découverte des deux bébés décédés pour des heurts entre la mère et son mari. Un voisin de pallier a fait mention auprès de France Bleu de "disputes régulières". Autrement le couple et leurs enfants sont décrits comme une "famille normale" par le voisinage qui reconnaît ne pas vraiment les connaître. Selon Le Dauphiné libéré, la famille n'était apparemment pas connue des services sociaux de la ville de Rumilly.