Mort d'Assia aux Buttes-Chaumont : le périple macabre du mari incarcéré

Mort d'Assia aux Buttes-Chaumont : le périple macabre du mari incarcéré Le mari d'Assia, la femme retrouvée morte et démembrée au parc des Buttes-Chaumont, a avoué le meurtre de son épouse. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire pour meurtre sur conjoint.

C'est une dispute conjugale à la fin tragique. Le mari d'Assia, la femme retrouvée morte et démembrée dans le parc des Buttes-Chaumont, a reconnu le meurtre de sa femme. L'homme âgé de 50 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire pour meurtre sur conjoint, atteinte à l'intégrité et dissimulation de cadavre, la samedi 25 février. Lors de sa garde à vue, le mari d'Assia a fini par avouer avoir étranglé la mère de famille avant de découper son corps dans la cuisine de leur appartement de Montreuil (Seine-Saint-Denis), d'après les informations du Parisien.

C'est en cherchant un moyen de dissimuler la dépouille de sa femme que le mis en cause, qui ne dispose pas de voiture, a pensé à se rende jusqu'au parc du nord-est parisien en bus, accompagné d'un chariot de courses dans lequel se trouvaient les sacs plastiques renfermant les morceaux de corps. Le mari d'Assia nie avoir prémédité le meurtre de sa femme et se serait lancé dans ce périple macabre jusqu'aux Buttes-Chaumont une fois mis devant le fait accompli. "Il n'y avait pas de violence dans le couple. Mon client a toujours contesté avoir eu l'intention de tuer son épouse", a abondé dans le même sans, maître Dominique Beyreuther-Minkov. Si les violences conjugales n'étaient pas habituelles au sein du couple selon le mis en cause, la mort d'Assia est survenue lors d'une dispute liée à de vielles rancœurs entre les deux individus.

La mort d'Assia serait un tragique accident à en croire la défense de l'avocat Dominique Beyreuther-Minkov qui en veut pour preuve la volonté inconsciente du mari qui espérait que la dépouille de sa femme soit retrouvée : "Il souhaitait intimement qu'Assia ne disparaisse pas et qu'on vienne l'interpeller. Il s'est trouvé dans un tourbillon de sidération totale. Il était dans l'incapacité de pouvoir dire à ses enfants qu'il était le responsable du décès de leur maman". C'est pour cela que le mis en cause aurait caché les parties du corps d'Assia aux Buttes-Chaumont, un des parcs les plus fréquentés de la capitale. Une hypothèse qui fait sens auprès d'une source policière contactée par Le Parisien : "C'est un acte réfléchi, car il aurait très bien pu se rendre dans n'importe quel espace vert plus près de chez lui ", estime une source proche du dossier".

Un corps retrouvé en plusieurs morceaux au parc des Buttes-Chaumont 

La découverte macabre avait eu lieu dans le parc des Buttes-Chaumont, situé dans le XIXe arrondissement de Paris, lundi 13 février. Les élagueurs avaient retrouvé, vers 14h30, dans un bosquet reculé, un sac-poubelle. À l'intérieur de celui-ci, se trouvait un tronc humain qui allait "du dessus de la poitrine jusqu'aux genoux", selon une source du Parisien. Le sac avait été découvert dans un coin situé à l'abri des regards, près de l'entrepôt des déchets verts, au sud du parc, du côté de la rue Botzaris. Les restes humains étaient ensanglantés et habillés "comme entourés d'un jean". Un détail qui a fait dire aux enquêteurs que le corps a été "découpé habillé", selon Le Parisien, qui a contacté une source proche du dossier.

Une battue avait été organisée dans le parc des Buttes-Chaumont quelques heures après la découverte avec des brigades cynophiles, afin de retrouver d'autres parties du corps. Mardi 14 février, d'autres membres, comme la tête de la victime et le reste de la dépouille, avaient été retrouvés, près de la voie ferrée désaffectée qui jouxte le parc. Assia a été identifiée grâce l'analyse d'empreintes digitales prélevées sur son cadavre, rapporte Franceinfo

Qui est la victime ?

La victime a pu être identifiée mercredi 15 février. Il s'agit d'Assia, une femme de 46 ans d'origine algérienne et mère de trois enfants de 8, 14 et 16 ans, selon les informations de BFMTV. Elle n'avait pas d'emploi et vivait avec son mari, lui aussi au chômage, dans un immeuble de Montreuil (Seine-Saint-Denis), d'après une source proche de l'enquête contactée par Franceinfo. Assia avait disparu depuis le 31 janvier, mais son mari n'avait signalé sa disparition à la police qu'une semaine plus tard. Le couple n'était pas connu des services de police.

Des voisins du couple, interrogés par Le Parisien, décrivent une femme discrète. Peu se rappellent l'avoir croisée dans l'immeuble. La famille, présentée comme casanière, semblait renfermée sur elle-même. Assia avait l'habitude de participer à des braderies et avait travaillé en contrat à durée déterminée pour l'association Aides. Les enfants ont été confiés à leur oncle paternel qui réside en région parisienne.

Youcef, un mari rapidement suspecté par les enquêteurs

Youcef, le mari d'Assia, a avoué avoir tué sa femme, vendredi 24 février, rapporte Le Parisien. Il avait été placé en garde à vue la veille et les enquêteurs avaient relevé plusieurs incohérences le concernant. En effet, lors de son audition libre avec la police le 14 février, Youcef avait tenu des propos différents de ceux qu'il a accordés à RTL lors d'un entretien le 15 février. Le mari d'Assia a ainsi indiqué que sa femme était partie de chez eux dans la nuit du 30 au 31 janvier, relaie BFMTV, ce que les caméras de vidéosurveillance n'ont pas filmé.

L'homme a également mis du temps à signaler la disparition de sa femme, puisqu'il a posté un premier message sur les réseaux sociaux le 31 janvier, mais ne s'est rendu à la police que le 6 février. Par ailleurs, les enquêteurs ont pu constater que Youcef n'était pas allé chercher son épouse dans plusieurs endroits de Paris. Le mari avait également acheté un nouveau portable la veille de la disparition d'Assia, bien que celui-ci n'ait pas été retrouvé. Quelques jours avant sa mort, Assia avait de son côté confié à sa sœur qu'elle avait le sentiment qu'elle allait "mourir prochainement".