Fillette tuée dans le Finistère : le tireur mis en examen pour assassinat, que risque-t-il ?

Fillette tuée dans le Finistère : le tireur mis en examen pour assassinat, que risque-t-il ? Deux jours après l'incident qui a coûté la vie à une fille de 11 ans dans le Finistère, l'homme soupçonné d'être à l'origine du tir mortel, un voisin de 71 ans, a été mis en examen pour "assassinat" et "tentatives d'assassinat", le père de l'enfant ayant également été grièvement blessé.

[Mis à jour le 12 juin 2023 à 19h43] Alors que la petite commune de Plonévez-du-Faou, dans le Finistère, est toujours sous le choc, le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni, a annoncé lundi 12 juin, en fin de journée, que le Néerlandais de 71 ans, soupçonné d'être à l'origine du tir mortel, a été mis en examen et écroué pour "assassinat" et "tentatives d'assassinat". Et pour cause, le père et la mère de la jeune fille ont également été blessés, et même grièvement en ce qui concerne le père de la victime. 

Le procureur a également précisé lundi que l'homme désormais mis en examen et son épouse étaient "positifs à l'alcool et au cannabis au moment de leur placement en garde à vue". Et Camille Miansoni de confirmer, à l'occasion de cette même conférence de presse qui s'est tenue à Brest, l'existence d'un "conflit de voisinage ancien" entre le couple néerlandais et ses voisins britanniques. 

Que risque le mis en cause ? Selon l'article 221-3 du code pénal, la peine encourue par le Néerlandais est la réclusion à perpétuité, l'assassinat et la tentative d'assassinat étant punis de la même manière. Quant à sa femme, si elle venait à être reconnue de complicité d'assassinat, ce qui n'a pour l'heure pas été officiellement évoqué, elle risquerait la même peine, selon l'article 121-6 du code pénal.

Que s'est-il passé à Plonévez-du-Faou samedi 10 juin ?

Des coups de feu ont rompu le calme de Plonévez-du-Faou dans le Finistère, le samedi 10 juin aux alentours de 22 heures. Un homme a tiré à "plusieurs reprises" sur ses voisins, touchant mortellement une fillette de 11 ans, Solène. Les parents de l'enfant ont également été blessés et le pronostic vital du père a été engagé.

C'est à travers la haie séparant les terrains des maisons mitoyennes du hameau de Saint-Herbot que l'auteur des tirs a visé ses voisins qui se trouvaient dans le jardin. L'homme, un Néerlandais âgé de 71 ans, s'est ensuite retranché avec sa femme à l'intérieur de son domicile. "Après l'intervention du négociateur de la gendarmerie et du GIGN, le mis en cause et son épouse ont fini par se rendre. Ils ont été interpellés vers 23 heures et placés en garde à vue", a fait savoir Carine Halley, la procureure de la République de Quimper. La septuagénaire "a reconnu les faits" lors de son audition a ajouté le parquet. Une enquête en flagrance a été ouverte pour les chefs d'homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans et tentatives d'homicides volontaires et confiée aux gendarmes de la brigade des recherches de Châteaulin.

Une fillette morte, une famille visée... Qui sont les victimes ?

L'auteur des tirs a ouvert le feu sur ses voisins : une famille de Britanniques. L'aînée des deux filles, prénommée Solène et âgée de 11 ans, a été mortellement touchée. La père de famille a lui aussi été grièvement blessé et son pronostic vital est engagée, tandis que son épouse a été blessée au dos et à la tête sans que sa vie soit en danger, indiquait le parquet de Quimper dimanche soir. Tous deux ont été évacués à l'hôpital de la Cavale-Blanche, à Brest, d'après les informations de Ouest-France. La deuxième fille du couple, Céleste, âgée de 8 ans, a eu le temps de se réfugier chez des voisins et est saine et sauve; mais se trouve en état de choc.

Un conflit de voisinage en toile de fond 

La personne, soupçonnée d'avoir tiré, habite dans le hameau depuis trois ans et n'aurait pas beaucoup de contacts avec ses voisins, selon un voisin contacté par France 3. "C'est incompréhensible, poursuit-il. Je connaissais très bien la famille de cette fillette. Ce sont des gens extrêmement sympathiques qui ne font jamais d'histoire. On se parle tous les jours."

"Les motifs de ce drame ne sont pas encore connus", a indiqué la procureur de la République de Quimper Carine Halley, qui note cependant qu'"un conflit opposerait depuis plusieurs années les deux voisins à propos d'une parcelle de terrain jouxtant les deux propriétés". Une perquisition de la maison des voisins mis en cause a été réalisée dimanche matin. La maire de Plonévez-du-Faou, Marguerite Bleuzen, a confirmé l'existence d'un "problème de voisinage" au micro de BFMTV : "J'étais intervenue avec mes adjoints lorsque nous avions été élus. Il y avait un problème au niveau du terrain, des nuisances sonores." Toutefois l'édile a fait part de son "incompréhension" concernant les actes du tireur.