Harcèlement, attouchements… Les lettres menaçantes du rectorat de Versailles condamnées par Gabriel Attal

Harcèlement, attouchements… Les lettres menaçantes du rectorat de Versailles condamnées par Gabriel Attal Le rectorat de Versailles se retrouve une nouvelle fois dans la tourmente après un courrier faisant suite à une plainte pour attouchements sur une élève.

Gabriel Attal promet d'en "tirer toutes les conséquences". Le ministre de l'Éducation nationale a réagi dans un communiqué publié vendredi après avoir confirmé que le rectorat de Versailles, épinglé pour avoir envoyé une lettre aux parents d'un adolescent qui se disait victime de harcèlement, a envoyé des courriers du même type à d'autres familles. Le 16 septembre dernier, Gabriel Attal avait déjà pointé du doigt un premier courrier adressé par le rectorat dans le cadre d'un harcèlement scolaire. Harcèlement qui avait abouti au suicide de Nicolas, 15 ans, le 5 septembre, à Poissy.

Une lettre du même type a ainsi été envoyée à un père qui avait porté plainte pour attouchements sur sa fille. Le 13 mars dernier, un père de famille a porté plainte contre X dans les Yvelines. Il accuse un animateur périscolaire, chargé de s'occuper des enfants pendant la pause déjeuner, d'avoir commis des attouchements sur sa fille, âgée de 11 ans, rapporte BFMTV. Mais le parent raconte avoir, lui aussi, reçu une lettre menaçante de ce même rectorat. Les faits se seraient déroulés un vendredi. L'enfant, en larmes, est envoyée voir la directrice par sa professeure. Elle raconte avoir été victime d'attouchements. La directrice appelle alors le responsable municipal en charge du périscolaire qui informera les parents de la situation. 

La réaction du rectorat critiquée

Le lundi, la famille part porter plainte. Le père tente également de contacter la directrice, en vain. Quatre jours après l'agression supposée, le père parvient, enfin, à la rencontrer. Le ton monte face au refus de la directrice de s'expliquer. Cette dernière refuse "de discuter dans ses conditions". Le père de famille menace de porter plainte.

Après cet entretien houleux, il écrit un mail à la directrice, avec le rectorat et la mairie en copie, dans lequel il dénonce "la non-prise en compte de la très grave situation". Il n'obtient pas de réponse de la directrice mais le maire l'informe que l'animateur suspecté, et employé par la Ville, a été suspendu le 15 mars.

Début mai, la famille finit par recevoir une lettre du rectorat. On peut y lire que "la procédure en vigueur dans ce cas de figure a été entièrement respectée".  "Aussi, dans l'intérêt de votre enfant et par souci d'exemplarité à son égard, je vous enjoins d'adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative et plus largement tout personnel de l'Éducation nationale qui œuvrent à la prise en charge de votre fille et agissent au mieux à son égard".

Attal va faire "le point" avec le recteur

Un courrier en partie identique à celui reçu par les parents de Nicolas, 15 ans, qui s'est suicidé début septembre à Poissy. "C'est directement la menace, copié-collé. En fait, ils font ça à la chaîne", déplore le père. Le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal a assuré dans un communiqué, ce vendredi, "condamner fermement" les "termes" du courrier adressé par le rectorat de Versailles. "S'agissant de l'académie de Versailles, les premières remontées de l'audit qu'il a déclenché indiquent que d'autres courriers de ce type ont été envoyés à plusieurs familles", a-t-il ajouté.

Le ministère de l'Éducation nationale précise que Gabriel Attal se rendra dès lundi matin au rectorat de Versailles pour "faire le point avec le nouveau recteur récemment nommé". "Il s'agit de faire la transparence sur l'ampleur de cette pratique, d'y mettre un terme, et d'en tirer toutes les conséquences", a expliqué le ministère.