Ces propos sexistes qui ont amené au licenciement d'un procureur

Ces propos sexistes qui ont amené au licenciement d'un procureur Accusé de propos sexistes envers des collaboratrices, le procureur de la République de Limoges devra quitter son poste. Le garde des Sceaux a confirmé la sanction préconisée par le Conseil supérieur de la magistrature.

Mardi 12 mars 2024, le ministre de la Justice a demandé à ce que le procureur de la République de Limoges (Haute-Vienne), Baptiste Porcher, 47 ans, accusé de propos sexistes et de blagues douteuses à l'égard de plusieurs femmes, quitte ses fonctions. Avec cette décision, il conforte l'avis du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) rendu ce mardi.

Eric Dupond-Moretti conforte le CSM

Baptiste Porcher était poursuivi pour "des manquements à la délicatesse et à la dignité du magistrat".  "Je prends acte de l'avis du CSM, qui est conforme à mes réquisitions. Les comportements à caractère sexiste au sein nos juridictions sont inadmissibles et ne sauraient rester sans réponse. J'appliquerai donc les sanctions proposées par le CSM" a indiqué Eric Dupond-Moretti sur X. 

Mardi dans la soirée, le Conseil supérieur de la magistrature avait émis l'avis de retirer les fonctions de procureur de la République de Limoges à Baptiste Porcher, assorti d'un déplacement d'office. "Cet avis, conforme à celui demandé par le garde des Sceaux, à l'origine des poursuites, vient rappeler que les propos et comportements inappropriés et à caractère sexiste au sein des juridictions sont inadmissibles et ne sauraient rester sans réponse" indique le ministère auprès de France Info. De son côté, la Chancellerie tient à rappeler que "l'action en faveur de l'égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences sexistes, priorités constantes du ministère de la Justice, nécessitent l'exemplarité quotidienne de tous".

"Je finissais par me cacher derrière les portes"

Les propos graveleux, déplacés et sexistes de Baptiste Porcher avaient d'abord conduit à une alerte du Parquet en août 2022, puis à l'ouverture d'une enquête administrative de la part de l'inspection générale de la Justice (IGJ) pour d'éventuels manquements d'ordre déontologique. Une enquête du CSM avait, elle, permis de récolter plusieurs témoignages de femmes accusant le magistrat en place depuis 4 ans en Haute-Vienne.

Ces dernières évoquaient "le malaise de ses conversations, les stratégies d'évitement pour ne pas le croiser à la machine à café, la fatigue et le harcèlement pour certaines" révèle France Inter. Lors de son audience disciplinaire du 6 février 2024, Baptiste Porcher reconnaissait le caractère déplacé de ses blagues, comme lorsqu'il comparait une de ses collègues en sortie d'audience à sa femme, elle "fait pareil quand elle a envie de faire l'amour" aurait-il dit. "Je finissais par me cacher derrière les portes, ça ne s'arrêtait jamais" indiquait la collaboratrice. "Il y a aussi des gestes déplacés, sur le t-shirt un peu échancré d'une assistante de justice". Il lui est également arrivé de rajouter "TION" sur le tableau des gardes à vue à côté du patronyme d'un suspect dont le nom était Fella.