Procès de l'affaire Eric Masson : Ilias Akoudad condamné à 30 ans de prison

Procès de l'affaire Eric Masson : Ilias Akoudad condamné à 30 ans de prison L'homme de 22 ans, qui a avoué durant le procès avoir tué le brigadier, avait demandé "pardon", ce vendredi, à la famille du policier tué à Avignon.

Jugé depuis deux semaines par la cour d'assises du Vaucluse, Ilias Akoudad a été condamné à trente ans de prison pour le meurtre du policier Eric Masson,  ce vendredi 1er mars. Une peine moins lourde que celle requise par l'avocate générale, qui avait demandé la perpétuité. En mai 2021, lors d'une opération de surveillance d'un point de deal à Avignon, le policier avait été abattu, mortellement atteint par deux balles.

Le jeune homme a été condamné pour "meurtre sur personne dépositaire autorité publique" et "tentative de meurtre sur personne dépositaire autorité publique". "C'est un verdict qui n'est pas un verdict d'élimination (...) La cour d'assises a estimé (...) que bien évidemment M. Akoudad devait un jour pouvoir recouvrer la liberté. C'est une décision courageuse et aussi remplie d'humanité", a salué Me Frank Berton, l'avocat de l'accusé. 

"La sanction prend en compte à la fois la gravité des faits, 30 ans de réclusion criminelle, ce n'est pas rien, c'est l'une des peines les plus lourdes", a indiqué Me Philippe Expert, l'avocat des proches d'Eric Masson. Après le verdict, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a également réagi sur X. "Justice a été rendue", a-t-il commenté, ajoutant que "toucher à un policier, à un gendarme, c'est blesser la France".

Ilias Akoudad avait fini par avouer être responsable de la mort du policier Eric Masson, plus de deux ans après les faits. Durant toute la période d'instruction et la première semaine du procès, débuté le 19 février, il n'avait cessé de nier être l'auteur des coups de feu mortels et avait assuré avoir pris les deux policiers pour des dealers au moment des faits. Mais il avait finalement reconnu avoir tiré sur Eric Masson durant l'audience du lundi 26 février. L'accusé avait maintenu toutefois qu'il ignorait la profession du policier lorsqu'il l'a visé avec son arme. 

La défense d'Ilias Akoudad n'avait pas pris auprès de la procureure de la République d'Avignon qui avait demandé la peine maximale lors de ces réquisitions ce jeudi 29 février : la réclusion criminelle à perpétuité accompagnée d'une période de sûreté de 22 ans. "Éric Masson a été exécuté sans sommation par un individu ivre de violence, fier du geste accompli", avait déclaré la magistrate durant l'audience. Selon Florence Galtier, "ces aveux ont été parfaitement orchestrés, parfaitement médiatisés" dans le but de lui éviter la période de sûreté de 22 ans rapporte Le Parisien. "Nous n'avions pas besoin de sa déclaration. Par la géolocalisation de son téléphone, on est absolument sûr et certain qu'il était sur place, qu'il avait vendu une dose peu avant. Nous sommes sûrs et certains que c'est lui qui a tiré avec les résidus de tir retrouvés sur ces vêtements similaires au projectile tiré", avait ajouté la représentante du parquet pour appuyer son argumentaire.

Le parquet avait mis à mal la défense d'Ilias Akoudad qui avait assuré ignorer la profession d'Eric Masson et avait justifié la détention d'une arme à feu par le fait d'avoir subi plusieurs tentatives de tir par le passé. Quand l'accusé avait expliqué, mercredi 28 février, avoir agi sous le coup de la panique, la procureure avait contesté : "Chacun sait qui est dealer et qui est policier. À aucun moment, on ne peut confondre. Dans le quartier, tout le monde sait qui est qui".