Toulouse : condamné pour des propos antisémites, un imam expulsé vers l'Algérie

Toulouse : condamné pour des propos antisémites, un imam expulsé vers l'Algérie Gérald Darmanin a annoncé l'expulsion vers l'Algérie de l'imam de Toulouse Mohammed Tataïat. Il avait été condamné en 2022 à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive.

Un imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse, a été expulsé, vendredi 19 avril vers l'Algérie, a annoncé Gérald Darmanin. Dans un message posté sur X, le ministre de l'Intérieur a estimé qu'"une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un imam de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice ".

Arrivé en France en 1985, Mohamed Tataïat avait rejoint Toulouse quelques années plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot. L'accès à la nationalité française lui avait été refusé par deux fois, en 2002, puis en 2007, selon La Dépêche du Midi. Les services de l'État avaient motivé leur décision par "l'absence d'effort d'intégration, caractérisé par sa maîtrise insuffisante de la langue française, l'ensemble de ses prêches étant délivrés en arabe", précise le ministère de l'Intérieur.

Une condamnation en 2022


Des propos tenus lors d'un prêche le 15 décembre 2017 à la mosquée En Nour ont fait l'objet de signalement en juin 2018 par le préfet de Haute-Garonne qui évoque "une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs". L'imam est condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche, en août 2022. La Cour avait notamment estimé "qu'il connaissait le sens des mots qu'il employait et leur portée, par sa formation et son niveau de connaissance". L'intéressé, pour sa part, s'est défendu de tout antisémitisme. L'homme de foi s'est excusé "profondément auprès de ses amis de la communauté juive de Toulouse et de France", et a pointé une "interprétation décontextualisée" de ses propos.

Le 5 avril, Gérald Darmanin a signé son arrêté d'expulsion. Il a été interpellé à son domicile vendredi et a été ensuite expulsé. Ses avocats dénoncent une décision précipitée à l'encontre de ce père de 6 enfants. "Il n'y avait pas d'urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n'a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l'Algérie", a réagi auprès de l'AFP Me Jean Iglesis. Pour lui, il s'agit d'une "expulsion manu militari pour éviter qu'on fasse suspendre l'arrêté".