Un restaurant du Tarn dissimulait un trafic d'êtres humains, cinq personnes interpellées

Un restaurant du Tarn dissimulait un trafic d'êtres humains, cinq personnes interpellées Cinq responsables du buffet "Saveurs gourmandes" d'Albi (Tarn) ont été arrêtés, dont quatre mis en examen pour "traite des êtres humains en bande organisée".

Cinq personnes, trois hommes et deux femmes, ont été interpellées lundi 13 janvier, dont quatre mises en examen pour "traite des êtres humains en bande organisée". Un chef d'accusation particulièrement grave, qui touche les responsables d'un restaurant à Albi, dans le Tarn, révèle le média Ici Occitanie.

Le restaurant "Saveurs Gourmandes", récemment rebaptisé "L'Atlantique", est fermé depuis quelques jours à la suite de l'interpellation de ses responsables. Ce buffet pouvait accueillir un millier de clients par jour, dont 450 au même moment. Une enquête nationale a révélé que l'établissement hébergeait des salariés à l'étage dans des conditions indignes, et les exploitait.

Tout débute en avril 2024, lorsqu'un contrôle CODAF (l'instance publique chargée de la lutte contre les fraudes et le travail illégal) a mis au jour l'hébergement des salariés par l'un des plus grands buffets de la région. Une enquête préliminaire a alors été confiée à l'antenne de l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants, de la police aux frontières (OLTIM) de Toulouse et à la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités du Tarn (DDETS 81).

Plus de 530 000 euros d'avoirs saisis par la justice

L'enquête s'est ensuite élargie au plan national en octobre 2024, détaille Franceinfo. Le Groupe interministériel de recherches (GIR) de Toulouse a été saisi, ainsi que l'Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI). Les investigations ont abouti au démantèlement d'une filière de traite des êtres humains. Dix-huit victimes ont été identifiées.

Les quatre personnes mises en examen sont soupçonnées d'emploi d'étrangers non munis d'une autorisation de travail et d'exécution, en bande organisée, d'un travail dissimulé. Trois ont été placées en détention provisoire, et la quatrième sous contrôle judiciaire. Elles vont également être poursuivies pour "aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d'un étranger en France", et "soumission de plusieurs personnes vulnérables ou dépendantes à des conditions de travail indignes". La justice a également saisi plus de 530 000 euros d'avoirs criminels : de l'argent liquide, des comptes bancaires, des véhicules, des bijoux et des montres de luxe, liste Franceinfo.