Mort du petit Emile : alors que les obsèques du petit garçon ont lieu, quelles sont les dernières pistes explorées ?
Tout le monde connaît le petit Émile, mais que lui est-il arrivé ? 19 mois jour pour jour après sa disparition, ses parents et sa famille vont pouvoir dire au revoir au petit garçon de 2 ans et demi à l'occasion de ses obsèques, samedi 8 février. Sa famille a souhaité que celles-ci soient publiques et ont demandés à ce que les personnes se rendant à basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) portent du blanc, et non le noir traditionnel. L'inhumation du petit garçon se fera dans l'intimité familiale, à la Bouilladisse.
Cela fait 19 mois que le petit garçon a été perdu de vue par ses grands-parents, qui en avaient la garde pour les vacances en juillet 2023, dans leur maison du Haut-Vernet. Vêtu d'un teeshirt jaune, d'un short blanc et de chaussures de randonnées, comme le rappelle Le Parisien, il est vu pour la dernière fois aux alentours de 17h15 par un voisin. Une heure plus tard, la grand-mère du petit garçon contacte la gendarmerie pour signaler sa disparition.
Une enquête est d'abord ouverte pour "disparition inquiétante" et est rapidement transformée en information judiciaire pour "enlèvement, arrestation, détention et séquestration arbitraires", afin de donner toutes les chances aux gendarmes pour retrouver le blondinet. Mais aucune trace n'est retrouvée pendant des mois. L'enquête s'est alors recentrée sur la famille du petit garçon. Très pieuse, elle s'est tournée vers la foi pour vivre cette épreuve. Mais le profil du grand-père maternel d'Émile intéresse les enquêteurs. Philippe V., 58 ans, est la figure du patriarche dans cette famille. Il avait été placé sous le statut de témoin assisté dans les années 1990 dans une enquête pour violences et agressions sexuelles dans un pensionnat où il était surveillant, mais la piste n'a rien donné.
Des ossements retrouvés
Printemps 2024, un peu moins d'un an après sa disparition et alors que tout espoir de le retrouver vivant ont quasiment disparu, une randonneuse tombe sur un petit crâne sur un sentier à 2 kilomètres à vol d'oiseau du Haut-Vernet. Pour elle, aucun doute, c'est le crâne d'Émile. N'ayant pas de téléphone portable sur soi et pour être sûre que le crâne ne sera pas déplacé par des animaux avant qu'elle n'ait le temps de prévenir les gendarmes, elle prend le crâne avec elle, avec toutes les précautions possibles, comme l'utilisation d'un sac plastique pour ne pas toucher les ossements. Une conduite qui n'est tout de même pas conseillée pour les personnes qui retrouveraient des ossements humains. Il est demandé à ce que rien ne soit touché ou déplacé.
Après des analyses de l'IRCGN (l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale), on a la confirmation qu'il s'agit bien des ossements du petit garçon. Quelques jours plus tard, des vêtements et d'autres ossements ont été découverts dans le même secteur.
Mort accidentelle ou criminelle ?
La découverte de ces ossements donne de l'espoir pour enfin comprendre ce qu'il s'est passé. A-t-il été attaqué par un animal ? Bien que des traces de morsures aient été découvertes sur les ossements, on ne sait pas encore si elles ont été faites avant ou après sa mort. Sa mort est-elle criminelle ? Rien ne permet de l'affirmer. Deux traces d'ADN étranger à sa famille ont été retrouvées en novembre, mais cela pourrait être dû à une mauvaise manipulation des preuves.
Le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc-Blachon, assurait d'ailleurs en septembre dernier que des expertises étaient toujours en cours, tant dans la direction de la piste criminelle que dans celle de la piste accidentelle.