Ce que pense officiellement l'Église catholique de l'affaire Bétharram

Ce que pense officiellement l'Église catholique de l'affaire Bétharram Dans un courrier, la Conférence des évêques de France dénonce " des faits graves " qui se sont produits à Notre-Dame-de-Bétharram.

L'affaire Bétharram secoue la France d'un point de vue politique, avec les enjeux que cette affaire a pour François Bayrou, d'un point de vue humain, avec la compassion que provoquent les nombreux témoignages des victimes (toujours présumées aux yeux de la justice), mais aussi d'un point de vue religieux. En effet, l'établissement scolaire dépend de l'Église catholique, qui a réagi à ces nombreuses révélations. Dans un communiqué publié jeudi 20 février, la Conférence des évêques de France assure que ces "faits graves" qui ont été dénoncés, c'est-à-dire des faits de violences physiques et d'abus sexuels sur mineurs, sont "en contradiction totale avec l'esprit de l'enseignement catholique". Elle affirme vouloir que "le silence soit levé sur tous les faits de violence, d'agressions sexuelles ou toute pratique disciplinaire maltraitante", tenant aussi à "exprimer son émotion et sa proximité aux personnes qui ont été victimes et à remercier celles qui trouvent le courage de prendre la parole". Au 31 janvier, vingt anciens élèves avaient déposé plainte auprès de la justice, et plus de 130 ont témoigné auprès de l'association des victimes de Notre-Dame-de-Bétharram.

Qu'en est-il de l'enseignement catholique aujourd'hui ? 

Pour autant, la Conférence des évêques de France ne tourne pas le dos aux écoles catholiques. Elle dit regretter que "les contrôles prévus et différentes inspections qui ont eu lieu, tant de la part de l'Éducation nationale que de celle des structures de l'Enseignement catholique, sur une période de plus de 50 ans, n'aient pas permis de mettre au jour la réalité inqualifiable que subissaient les enfants scolarisés au sein de cet établissement". Tout en affirmant "sa confiance aux établissements de l'Enseignement catholique, diocésains ou congrégationnistes", elle "appelle de ses vœux un grand plan de protection des enfants, s'appliquant à tous les lieux d'éducation, publics ou privés" et affirme qu'elle y "participera de toutes ses forces, dans la ligne du travail qu'elle a entrepris depuis la mise en place de la CIASE (Commission indépendante sur les abus dans l'Église) en 2018".