Un projet d'attentat contre les femmes : qui est le suspect arrêté à Saint-Etienne ?

Un projet d'attentat contre les femmes : qui est le suspect arrêté à Saint-Etienne ? Un homme de 18 ans a été interpellé et placé en détention provisoire ce mardi. Il est suspecté d'avoir projeté un attentat avec des revendications masculinistes.

Un projet d'attentat planifié par un jeune homme de 18 ans aux revendications masculinistes a été déjoué, selon les informations de l'Agence France-Presse (AFP). Le suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire à Paris, mardi 1er juillet. Ce dernier se trouvait proche d'un lycée et était en possession de deux couteaux, dans la région de Saint-Etienne (Loire), lorsqu'il a été interpellé.

L'information a été confirmée par le Parquet national antiterroriste (Pnat) auprès de plusieurs rédactions comme BFMTV ou Le Parisien. Une information judiciaire a été ouverte des chefs d'association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes et d'atteintes aux personnes.

L'homme se revendique uniquement de la mouvance "incel", pour "involuntary celibate". Autrement dit, des hommes considérant qu'ils seraient célibataires à cause des femmes qui ne veulent pas d'eux, indique le Pnat. Né en Amérique du Nord au tournant des années 2000, le mouvement des incels engendre des tueries de masse, au point d'être assimilé à une menace terroriste. Voilà, notamment, pourquoi la mention "terroriste" apparaît dans les chefs d'accusation de l'information judiciaire.

"Un ado qui souffre et non un combattant"

Timothy G. aurait voulu s'en prendre à des femmes. D'après des sources proches du dossier, citées par Libération, le jeune homme a été interpelé près d'un public de Saint-Etienne, où il est scolarisé en classe préparatoire. Il y est également pensionnaire en internat. Il aurait publié des messages violents sur les réseaux sociaux, et regardait des vidéos masculinistes sur la plateforme TikTok, poursuit le journal. C'est comme ça qu'il a été détecté.

Il s'agit de la première saisine du Pnat concernant un individu se revendiquant exclusivement de la mouvance incel. Cette notion marginale était toutefois apparue dans au mois deux dossiers traités par le Pnat jusqu'alors. Un concernant la mise en examen d'un jeune homme des Hauts-de-France proche de l'ultradroite, "soupçonné de projets d'actions violente, mis en examen à Paris le 22 septembre 2023 et écroué", précise BFMTV. Le second, fait écho à un groupe de quatre jeunes dont un voulait partir en Syrie, deux autres glorifiaient Hitler et le nazisme. Tous échangeaient avec une femme rêvant de faire sauter une église.

De son côté, l'avocate du suspect, Me Maria Snitsar, parle d'un individu au profil complexe dans la presse, invitant à la patience concernant l'analyse exacte de la personnalité de son client. "J'ai rencontré un adolescent qui souffre et non un combattant qui se prépare à l'action. L'instruction ramènera ce dossier à sa plus juste proportion du point de vue de la qualification et de la personnalité du mis en examen", a-t-elle commenté auprès de l'AFP. "D'allure juvénile et timide, le corps fluet", Timothy G. a comparu mardi soir devant le juge des libertés et de la détention, avant d'être écroué. Selon une source proche du dossier auprès de BFMTV, le jeune homme souhaitait devenir ingénieur. 

Dernières mises à jour

22:55 - La prévalence des réseaux sociaux dans la diffusion des contenus "incel"

Selon Alice Apostoly, experte du sujet "incel" et codirectrice de l'Institut du Genre en Géopolitique, interrogée par BFMTV : "Sur certains réseaux sociaux, il suffit de 10 minutes environ pour qu'un utilisateur identifié comme un homme se voie proposer du contenu masculiniste." Malgré le recul global en France des stéréotypes des genres, ceci sont en augmentation chez les 18-24 ans, exposés à ces contenus. "Ce qui est préoccupant, c'est que ces discours se diffusent très rapidement en ligne. Or, on sait que les jeunes passent en moyenne trois heures par jour sur les réseaux, et qu'il s'agit de leur seule source d'information."

Et d'ajouter : "Ce n'est pas un phénomène isolé mais une stratégie politique qui a des relais puissants à droite et à l'extrême-droite."

19:16 - Des messages inquiétants sur les réseaux sociaux ont attiré l'attention des enquêteurs

D'après des sources proches du dossier, citées par Libération, le jeune homme a été interpelé près d'un public de Saint-Etienne, où il est scolarisé en classe préparatoire. Il y est également pensionnaire en internat. Il aurait publié des messages violents sur les réseaux sociaux, et regardait des vidéos masculinistes sur la plateforme TikTok, poursuit le journal. C'est ainsi qu'il a pu être détecté par les forces de l'ordre.

14:02 - Hitler, tueries.. Le suspect s'est intéressé à d'anciennes affaires traitées par le Pnat

Au total, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a déjà été confronté deux fois à des dossiers relatifs à des suspects se revendiquant de la mouvance "incel". BFMTV rapporte que le jeune suspect de 18 ans, Timothy G., s'était intéressé à certains des faits déjà étudiés par le Pnat par le passé, dans le cadre de deux affaires impliquant la mouvance "incel".

À savoir : la Syrie, la glorification d'Hitler, le nazisme, le grand remplacement, ainsi "plusieurs auteurs de tueries de masse attribuées à l'extrême droite", précise la chaîne d'informations en continu. Elle cite Anders Breivik (Norvège, Utøya, 2011, 77 morts), Brenton Tarrant (Nouvelle-Zélande, Christchurch, 2019, 51 morts) ou Dylan Klebold (Etats-Unis, Columbine, 1999, 13 morts). Des théories glorifiées par certains individus mis en examen par le Pnat ces dernières années.