Affaire Grégory : coup de théâtre, vers la mise en examen d'un suspect pour "préparation de crime"
On connaît enfin la date. Le 18 juin dernier, la cour d'appel de Dijon avait demandé dans un arrêt à interroger de nouveau Jacqueline Jacob, la grand-tante de Grégory Villemin, petit garçon de quatre ans retrouvé mort dans la rivière de la Vologne, dans les Vosges, en 1984. La femme de 81 ans sera finalement entendue ce vendredi 5 septembre par le juge Dominique Brault, en charge de l'affaire.
Que risque l'octogénaire ? À la suite de cette énième audition, elle devrait être mise en examen pour "association de malfaiteurs criminelle", révèle L'Est Républicain. Le juge pourrait notamment lui reprocher sa "participation, courant 1982, 1983 et 1984, à un groupement formé ou à une entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'un ou plusieurs crimes ou délits dont l'assassinat et l'enlèvement de Grégory Villemin".
Jacqueline Jacob déjà mise en examen en 2017 dans cette affaire
Plus précisément, la justice la soupçonne d'être à l'origine d'au moins deux des quatre courriers envoyés par "Le Corbeau", lettres anonymes qui étaient envoyées vers 1983-84 et qui menaçaient la famille Villemin de mort. C'est une expertise en graphologie et en stylométrie, c'est-à-dire sur le style d'écriture et la syntaxe, de ces messages qui a pu déterminer un lien avec Jacqueline Jacob.
Elle serait aussi à l'origine de la lettre revendiquant la mort du petit garçon : "J'espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance. Pauvre con", avait-il été écrit aux parents de l'enfant au lendemain du drame. La grand-tante de la victime pourrait être l'autrice du coup de fil anonyme passé le jour de l'enlèvement et de l'assassinat de Grégory, revendiquant le crime.
Jacqueline Jacob n'en serait pas à sa première mise en examen si elle s'avère en fin de semaine. En 2017, elle était soupçonnée d'"enlèvement et de séquestration suivie de mort". L'acte avait finalement été annulé en 2018 pour des raisons de forme, soit un problème de procédure. Elle avait effectué quatre jours de détention avant d'être assignée à résidence, tout comme son mari, Marcel.