Affaire Jubillar : le témoignage du fils de Cédric Jubillar influencé ? La défense pointe des actes "indignes"

Affaire Jubillar : le témoignage du fils de Cédric Jubillar influencé ? La défense pointe des actes "indignes" L'avocate de Cédric Jubillar est revenue sur le témoignage de Louis, le fils de l'accusé et de la disparue, ce jeudi 16 octobre à la cour d'assises du Tarn. Le fils des Jubillar avait envoyé une lettre il y a deux jours à la présidente du tribunal, dans laquelle il répétait sa version.

Le matin de cette avant-dernière journée de procès du jeudi 16 octobre dans l'affaire Jubillar s'est ponctué par un débat sur Louis et son témoignage du soir de la disparition de sa mère, rapporte BFMTV. L'avocate de Cédric Jubillar, Me Emmanuelle Franck, a ainsi émis des doutes concernant la mémoire du jeune Louis, onze ans aujourd'hui. Au moment des faits, il était alors âgé de six ans.

L'avocate a expliqué qu'au cours de sa première audition par les gendarmes, le lendemain de la disparition de sa mère, Delphine, le 16 décembre 2020, Louis n'avait évoqué aucune dispute entre ses deux parents. En revanche, il aurait signalé qu'une dispute avait éclaté entre ses deux parents lors de sa seconde audition. Louis aurait alors expliqué avoir vu ses parents se disputer. Cédric Jubillar aurait lancé cette phrase à sa compagne d'alors : "Puisque c'est comme ça, on va se séparer".

Un témoignage remis en cause ?

Le média d'information continue rapporte encore qu'au cours de la troisième audition, le petit garçon ne se rappelait pas de la fameuse phrase : "il ne se souvient plus de la phrase 'puisque c'est comme ça, on va se séparer'". Dans le déroulé de ce qu'il raconte avoir vécu, il a expliqué qu'il s'était relevé, qu'il avait ouvert la porte de sa chambre, puis celle du couloir. C'est là qu'il aurait vu une scène entre le canapé et le sapin de Noël. Il décrit ensuite qu'il est retourné se coucher. Son père serait alors passé entre-temps vérifier qu'il était bien endormi.

Mais d'après les avocats de Cédric Jubillar, cette version comporte des incohérences, notamment sur la partie de la dispute. En effet, ils ont constaté que le petit Louis n'aurait pas pu voir la scène de dispute par l'entrebâillement de la porte sans être vu de ses parents. La configuration des lieux ne s'y prêtait pas.

Une lettre de Louis au cœur des débats

L'avocate de Cédric Jubillar est ensuite revenue sur la lettre que Louis a envoyée il y a deux jours à la présidente du tribunal, dans laquelle il répète sa version. Une lettre que Le Parisien a d'ailleurs publié sur son site internet.  "Que dire de cette lettre ? Il est un peu bizarre ce courrier, quand même, il est malaisant, deux jours avant la clôture des débats", lance d'abord Me Emmanuelle Franck. "Je ne sais pas si ça vous a marqué, mais il appelle son père 'Cédric Jubillar'. Et ce besoin de dire que sa mère portait des lunettes sur le canapé. Pourquoi le mentionner ? Parce qu'on lui a dit que c'était important. Son témoignage est pollué, évidemment.", a-t-elle affirmé. Enfin, la défense estime que la lettre est "indigne".

L'un des avocats de Cédric Jubillar poursuit en décrivant le sort de son client comme celui d'un homme très seul et auquel on a "même retiré son nom de 'papa' dans une lettre, soufflée, suggérée", estime-t-il.  "On a tout détruit. On a présenté papa comme le coupable. On aurait pu imaginer un autre discours. Papa, ça reste papa, ça n'est pas Cédric Jubillar, on ne peut pas écrire ça dans un courrier.", explique-t-on enfin.