L'histoire des victimes de Pompéi bouleversée par des analyses ADN, les scientifiques avaient tout faux

L'histoire des victimes de Pompéi bouleversée par des analyses ADN, les scientifiques avaient tout faux De récentes analyses ADN sur les corps des victimes de Pompéi livrent une nouvelle interprétation de leur histoire.

C'est l'un des sites archéologiques qui éveillent le plus la curiosité. En l'an 79, le Vésuve est entré en éruption et a détruit la ville romaine de Pompéi sur son passage. Cette catastrophe a causé environ 3000 morts dans la cité. Lors de l'éruption, une couche mortelle de cendres, de pierre ponce et de coulées pyroclastiques a enseveli les habitants, mais a permis de préserver les formes de nombreux corps. Des moulages ont ensuite été réalisés grâce aux trous laissés après la décomposition des corps de certaines victimes. Leur position suggère notamment ce qu'ils faisaient au moment de l'éruption et démontre surtout la panique qui les a envahis.

Ces corps sont étudiés depuis des années, mais récemment, une équipe internationale d'archéologues a appliqué les dernières techniques d'analyse génétique sur les ossements d'habitants de Pompéi et a publié les résultats dans la revue Current Biology. L'équipe est parvenue à extraire de l'ADN sur cinq corps carbonisés et ses conclusions modifient "l'histoire qui a été écrite depuis la redécouverte de cette ville oubliée dans les années 1700".

Cette étude déconstruit notamment des interprétations sur l'identité et le lien de certaines victimes entre elles. Elles étaient fondées sur l'apparence, les accessoires portés et la proximité physique des corps. Par exemple, un corps portant un bracelet en or et avec un enfant sur ses genoux avait été présenté comme celui d'une mère avec sa progéniture. Or, les analyses ADN ont révélé qu'il s'agissait d'un homme qui n'avait pas de lien biologique avec l'enfant. 

"Nous regardons le passé avec les yeux culturels du présent et cette vision est parfois déformée. Pour moi, la découverte d'un homme avec un bracelet en or essayant de sauver un enfant sans lien de parenté est plus intéressante et culturellement complexe que de supposer qu'il s'agissait d'une mère et de son enfant", a analysé Carles Lalueza-Fox, biologiste, à Live Science

De même, deux individus retrouvés en étreinte avaient été décrits comme deux soeurs, alors que les analyses ont identifié un être de sexe masculin. "Cette étude illustre à quel point les récits basés sur des preuves limitées peuvent être peu fiables, reflétant souvent la vision du monde des chercheurs de l'époque", a déclaré David Caramelli de l'université de Florence. L'ADN de ces personnes a aussi permis de relever un point commun sur l'origine de ces différentes victimes : ils descendraient de migrants venus de la Méditerranée orientale, témoignant du caractère cosmopolite de la cité.