Des tunnels secrets et géants dans l'océan Atlantique, la découverte de tous les fantasmes
Dans l'océan Atlantique, au large du Mexique, dans la baie de Chetumal, la cavité sous-marine la plus profonde du globe a été découverte, comme l'a annoncé l'Ecosur dans la revue Frontiers. Elle mesure une centaine de mètres de diamètre et 420 mètres de profondeur. Les chercheurs pensent d'ailleurs qu'ils n'ont pas encore atteint le fond et que cette estimation pourrait donc être revue à la hausse. Cette cavité a été baptisée Taam Ja', soit "eaux profondes" en maya. Avant cette découverte, c'était le Sansha Yongle qui était estimé comme le trou bleu le plus profond, à 300 mètres sous la mer.
Un imposant disque d'un bleu profond se distingue dans les eaux turquoises du golfe du Mexique. Hormis sa couleur, ce trou se caractérise par une diminution de la teneur en oxygène et une mauvaise circulation de l'eau à l'intérieur. Cela limite la vie animale ou végétale dans de telles cavités. Ces trous bleus trouvent leur origine lors de la dernière ère glaciaire connue par la planète (entre -115 000 ans et -11 700 ans). Pendant cette période, le niveau de la mer avait baissé d'au moins 100 mètres, faisant émerger certaines roches calcaires. Celles-ci ont subi l'érosion à la suite de pluie d'une forte acidité. L'eau s'infiltrant, elle a fini par provoquer leur effondrement, créant ainsi d'impressionnants gouffres qui ont finalement été recouverts par la mer.

En analysant ce trou géant à l'aide d'une sonde CTD (conductivité, température et profondeur), les scientifiques ont relevé une particularité très intéressante. Les caractéristiques de l'eau située en profondeur du trou ressemblent à celles de la mer des Caraïbes entre 0 et 150 mètres de profondeur notamment au niveau de la température et de la salinité.
Ce point commun questionne l'existence d'une connexion entre la baie de Chetumal et la mer des Caraïbes. Les chercheurs estiment que cela pourrait cacher un système interconnecté de grottes et de tunnels de dizaines de kilomètres. De nouvelles recherches sont prévues dans l'espoir de découvrir un tel labyrinthe. Les spécialistes suspectent aussi de possibles processus volcaniques ou tectoniques tout au fond du trou bleu.
"Cela illustre la nécessité d'une exploration continue de ces structures géologiques karstiques, de leur géomorphologie complexe et du développement des branches de grottes. En plongeant dans la géomorphologie spatiale sous-marine du trou bleu de Taam Ja', l'accent est mis sur le déchiffrement de sa profondeur maximale et sur la possibilité qu'il fasse partie d'un système complexe de grottes et de tunnels sous-marins et potentiellement interconnectés", résument les auteurs de l'étude.