Un "super prédateur" effraie les animaux plus que tous les autres, ce n'est pas celui que vous croyez
La chaine alimentaire est une enfilade de prédateurs et de proies. Néanmoins, un "super prédateur" se place au-dessus de ces rapports naturels. Le simple son de sa présence évoque plus de terreur aux animaux que la plupart des prédateurs connus. C'est ce qu'a confirmé une étude sur les marsupiaux australiens, publiée dans Proceedings of the Royal Society B.
Les chercheurs ont ainsi exposé des kangourous, des wallabies, des thylogales et des opossums au son de moutons, de chiens, de diables de Tasmanie ou encore de loups mais rien y faisait. Au travers de 684 vidéos filmant leurs réactions face à ces enregistrements sonores de prédateurs, ils ont remarqué que les marsupiaux ont fui 2,4 fois plus souvent devant le bruit du "super prédateur" que face au deuxième prédateur le plus effrayant pour eux, le chien. S'ils ne fuyaient pas, ils montraient des signes de vigilance, en se plaçant sur les pattes arrière par exemple.

Ce bruit terrifiant n'est autre que la voix humaine. "Nos résultats de vigilance corroborent que les quatre espèces ont une peur significative des humains", ont analysé les auteurs de l'étude. "La faune du monde entier reconnaît évidemment que ce sont les humains qui constituent la plus grande source de danger", ont conclu Katherine McGann, écologiste à l'Université de Tasmanie, et ses collègues.
Un résultat qui vient confirmer une étude menée dans la savane africaine où les mammifères y craignaient encore plus le bruit des humains que celui des lions, alors que c'est ce félin qui domine la chaine alimentaire dans cette partie du globe. Des recherches sur des cerfs en Virginie ont aussi prouvé qu'ils ajustaient leur comportement pour tenter d'éviter les humains et il en est de même pour les éléphants d'Afrique, les coyotes ou les renards, qui s'éloignent des zones de forte densité humaine.
Les chercheurs insistent donc sur l'importance de reconnaitre les humains comme des "super prédateurs". "Établir à quel point la peur du "super-prédateur" humain est proche d'être omniprésente est d'une importance pratique, car cela simplifierait évidemment l'utilisation de la peur dans la conservation et la gestion", ont estimé McGann et son équipe.