Si vos enfants se disputent souvent, il y a une bonne raison de vous réjouir

Si vos enfants se disputent souvent, il y a une bonne raison de vous réjouir Vous n'en pouvez plus de voir vos enfants se chamailler ? Il y a pourtant une bonne raison de s'en réjouir.

Il est parfois difficile de gérer les querelles dans une fratrie. Rivalités, mesquineries, agacements, jalousies ou simple mésentente, toutes les raisons sont bonnes pour se disputer. Pour les parents, cependant, les petites (et grosses) joutes intempestives peuvent être une source d'inquiétude. D'autant que selon une étude Ipsos, les liens fraternels sont "très importants" pour 73% des Français.

Mais peu importe la nature des liens entretenus, et même si les enfants s'entendent globalement bien, les conflits sont inévitables. Et entre un frère et une sœur, ces conflits peuvent même avoir des vertus positives. C'est pourquoi, Nadège Larché, psychologue spécialiste en développement de l'enfant et de l'adolescent, invite à faire le deuil de cette famille rêvée à l'image trop longtemps idéalisée. "Les disputes dans la fratrie sont essentielles et font partie des ingrédients inhérents à la famille", explique-t-elle sur France Inter.

Suivant cette logique, des scientifiques du Centre de recherche sur la famille de l'Université de Cambridge se sont penchés sur les dynamiques à l'œuvre au sein d'une fratrie. Leur objectif était de décrypter les causes et les mécanismes fondateurs de la communication sociale des enfants – leur aptitude à saisir les pensées et émotions d'autrui notamment – afin de comprendre pourquoi certains prennent du retard par rapport aux autres.

Au cours de leurs recherches, ils ont constaté une amélioration des compétences sociales, du vocabulaire et du développement des enfants qui se disputaient avec leur frère ou leur sœur. Ces querelles avaient également tendance à favoriser un esprit de compétition, comme en témoigne la fraternelle rivalité qui unit Alexis et Félix Lebrun, deux étoiles montantes du tennis de table français. 

"Les parents épuisés par les disputes constantes entre leurs enfants devraient se réjouir en sachant qu'ils acquièrent d'importantes compétences sociales, souligne la professeure Claire Hugues, l'une des chercheuses responsables de l'étude. Nos résultats suggèrent que leurs facultés relationnelles peuvent se développer au cours d'interactions avec leur frère ou leur sœur", conclut-elle.

Bien qu'une rivalité saine existe au sein d'une fratrie, l'équipe du projet avertit tout de même des ravages engendrés par des périodes de conflit généralisé : mauvaise estime de soi, troubles comportementaux, instabilité émotionnelle... À l'inverse, ce sont les disputes modérées qui stimulent le développement cognitif.